CHRONIQUES ALBUMS

The Horn est le projet pharaonique d'un dénommé « The Horn's AD Machine » qui s'est fixé pour objectif depuis 1997 de retranscrire en musique chacun des sorts du Livre des Morts égyptien. L'album dont je vais parler ce jour n'est donc qu'une petite partie de son travail, et son bandcamp regorge d'ores et déjà de nombreux « sorts ».
Sa musique oscille entre le black oriental, l'ambient et l'indus. Les rythmes sont en général variés si bien qu'on distingue chaque morceau au premier coup d'oreille.

On se retrouve donc avec ce « As A Living Soul » enregistré en 2017 une fois de plus à l'ère des pharaons, et le premier morceau, « Spell 100 », annonce la couleur : une voix d'outre-tombe nous accueille comme si nous étions les pieds déjà dans le sarcophage. La batterie synthétique est programmée de telle sorte à ne pas prendre le pas sur les guitares électriques ultra-saturées. La production dans son ensemble est plus ou moins raw, ce qui colle avec l'ambiance retranscrite.
« Spell 76 » s'enchaîne, plus calme et plus oriental, et laisse place au « Spell 109 », beaucoup plus indus, avec une voix toujours plus malsaine. Le mélange indus/oriental passe étrangement bien et résonne comme un mélange original. « Spell 135 » est dans la même veine, quasiment incantatoire, musique processionnelle tantôt violente, tantôt loufoque. On semble pris au milieu de rites religieux étranges, et je me surprend à penser que ce genre d'ambiance serait excellente lors d'un jeu de rôle basé sur l'égypte antique.

Le morceau suivant, « O You Wardens Of The Sky », propose une pause dans l'album, beaucoup plus ambiant. On retrouve des touches de percussions orientales qui nous rappellent que nous voyageons dans des contrées exotiques. « Hymn To The Sun God Re » est très expérimental et difficile à décrire. Ce morceau ressemble à une incantation, rythmée par la batterie. Très étrange au premier abord, il s'insère plutôt bien au milieu de l'album et après la pause proposée par le morceau précédent. Il enclenche la suite de l'album qui avec son morceau de quasiment dix minutes « Spell 63 » nous assènera un doom metal écrasant, toujours teinté de touches orientales bienvenues.

S'enchaîne « Spell 76 » et ses riffs ravageurs, tranchant avec le morceau précédent, et la voix toujours aussi possédée d'AD Machine.
On approche doucement de la fin de l'album, « Hymn To Osiris » pointe le bout de son nez, proposant lui aussi quasiment dix minutes de riffs ravageurs, avant de se terminer sur le « Spell 29 » qui sonne comme une outro orientale dissonante aux instruments traditionnels mais à la voix toujours aussi malsaine et dérangeante.

The Horn propose ici une véritable curiosité musicale, à mi-chemin entre le raw-black, l'indus et la musique folk au sens large. Un voyage au pays des pyramides qui ne laissera personne indifférent.