JASON BECKER Triumphant hearts [ 2018 ] |
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CD Album Durée : 77.56 Style : Rock varié |
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Chronique : 04 février 2019 , réalisée par IvanJack25 | ||||
Les plus “vintage” d’entre nous se souviennent certainement de ce guitariste virtuose et survolté du nom de Jason Becker, qui s’était fait connaître en s’associant avec son comparse Marty Friedman, sortant un ovni guitaristique nommé Cacophony. Ces deux albums furent un carton plein, remplis de milliards de notes et de montées et descentes de gammes, puis les deux amis avaient chacun de leur côté commencé une carrière solo, Marty Friedman ayant intégré peu après Megadeth. Jason sortit plusieurs albums sous son propre nom, intégra même le David lee Roth band, avant de soudain tomber malade, victime d’une maladie dégénérative nommée ALS. Ce drame l’a petit à petit privé de tous ses mouvements, Jason étant à présent dans un fauteuil roulant, sous assistance respiratoire et ne communicant que par le mouvement de ses yeux et ses lèvres. Cet album est presque une renaissance, ou un combat contre la maladie, pour la vie, pour sa vie de musicien virtuose injustement terrassée. Comportant quelques anciens morceaux revisités mais surtout de nouvelles compositions ayant vu le jour par l’aide et l’assistance d’ordinateurs et de collaborateurs l’aidant à matérialiser en musique ses mouvements oculaires, ses rictus et ses sourires. On réalise donc que Jason n’était pas que l’un des guitaristes les plus rapides du monde, mais un compositeur émérite passant par des couleurs cinématographiques “Triumphant hearts” et des intonations asiatiques assumées par le violon voluptueux de Hiyori Okuda, qui auraient pu devenir une BO d’un dessin animé actuel (“Fantasy weaver” et “Once upon a melody” avec ce petit côté Stravinski timide), embrassant des harmonies superbes d’émotion (“Magic woman” est une merveille de mélodies, aidé par le talent du grand Uli Jon Roth...) et renouant aussi avec ses jeunes années “guitar-hero” sentant bon le hard rock et le blues (“Taking me back” et “Tell me no lies”). Quelques ballades typées années 80 (dont Hold on to love, en deux versions, embellie par la belle voix de Codany Holiday) côtoient le big rock à la Peter Gabriel et ses choeurs grandiloquents et légèrement world music (“We are one”). Mais surtout on ne résiste pas à découvrir et redécouvrir tous les guitaristes ayant joué sur cet album, en démontrant leur talent de mélodistes et de virtuoses, comme sur ce “Valley of fire”, regroupant tenez-vous bien Steve Vai, Joe Bonamassa, Paul Gilbert, Neal Schon, Marty Friedman l’ami de toujours, Greg Howe, Jeff Loomis, Richie Kotzen, Gus G.... On se régale aussi avec l’ami Satriani sur une version superbe de “River of longing”, chanson reprise peu après en plus expérimental et acoustique par Trevor Rabin. Le disque se termine étrangement sur “You do it”, avec des rires et des cris d’enfants semblant s’amuser dans une cour de récréation. Malgré cette horrible maladie et cet handicap moteur irréversible, Jason Becker montre que l’envie, la passion et le talent sont parfois plus forts que tout, pour notre plus grand bonheur. Espérons que Jason pourra perdurer le plus longtemps possible et nous ravir encore de quelques-uns de ses morceaux superbes. Vive la vie ! Je finirais en recopiant l’épitaphe du disque, écrite par Jason lui-même : «Je ne peux plus parler, je ne peux plus jouer, mais cette chair a beaucoup plus à raconter.» |
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