BEHEMOTH I Loved You At Your Darkest [ 2018 ] |
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CD Album Durée : 46.33 Style : Black/Death Metal |
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Chronique : 11 octobre 2018 , réalisée par Chart | ||||
BEHEMOTH est de retour et on ne va pas s'en plaindre ! Après une escapade country/folk/blues de la part de Nergal, chanteur et guitariste de BEHEMOTH, au sein de ME AND THAT MAN en 2017, le combo polonais nous avait livré un album live en 2018, « Messe Noire » afin de nous faire patienter. Oui, mais il s'agissait de l'interprétation live de « The Satanist », album paru en 2014. C'était plutôt inhabituel pour un groupe mais loin d'être inintéressant vu l'impact de cet album. Mais tout cela n'était que pour nous faire saliver car Nergal et sa bande nous préparait un nouvel album qui nous arrive aujourd'hui, « I Loved You At Your Darkest ». Cela fait bien des années que la Pologne nous fait parvenir des albums impeccables à tous les niveaux. BEHEMOTH tient la tête de liste de la qualité à tous les étages. Que ce soit au niveau de ses visuels, de sa production, de ses vidéos... tout est d'une qualité supérieure. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que ce nouvel album fasse déjà figure de référence avant même sa sortie. Il n'y avait qu'à se pencher sur la vidéo de « God=Dog » diffusée depuis Août 2018 pour constater une nouvelle fois que le quatuor polonais n'allait une nouvelle fois pas nous décevoir. Ce nouvel album s'ouvre sur une introduction baptisée « Solve ». On retrouve une chorale d'enfants scandant un refrain forcément liée à la religion. C'est le thème privilégié du groupe depuis toujours, on s'attendait forcément à le retrouver dans ce nouvel album. On monte tranquillement en puissance jusqu'à ce que se lance véritablement le premier morceau du groupe, « Wolves Ov Siberia ». On retrouve les ingrédients habituels du groupe, vitesse, brutalité, technique, puissance... Il y a toutefois dans ce mixage une très grande clarté avec des guitares relativement en retrait. Mais il s'agit de la façon de faire du groupe. Rien de dénaturé, juste une évolution qui permet au groupe de gagner encore en solennité comme l'illustre parfaitement la fin du morceau avec cette puissante montée orchestrale. « God = Dog » reste sur la lignée du BEHEMOTH traditionnel avec ses parties rapides agrémentées de parties plus lourdes. Il faut dire que les riffs de ce titre peuvent être interprétés rapidement ou lentement selon les besoins des arrangements. C'est en tout cas un travail très pointu qui a été réalisé dans la fabrication d'un tel morceau. BEHEMOTH nous prouve encore une fois tout son savoir faire sur un titre qui se placera sans nul doute durant de longues années dans les set-lists du groupe sur scène. On enchaîne avec « Ecclesia Diabolica Catholica » qui commence à ouvrir doucement vers un autre style qu'affectionne le groupe, la lourdeur mid tempo. On se souvient de titres emblématiques développés sur l'album « Zos Kia Cultus » en 2006 ou plus récemment « Ô Father Ô Satan Ô Sun! » sur « The Satanist » en 2014. BEHEMOTH aime développer son côté heavy et le fait très bien sur un titre tel que celui-ci. On retrouve quelque chose de DIMMU BORGIR dans les orchestrations. Il y a toutefois chez BEHEMOTH une lourdeur jusqu'à présent très personnelle dont ils sont les seuls détenteurs. Et puis, ajouter une peu de guitare acoustique sur la fin de ce titre, il fallait s'appeler BEHEMOTH pour arriver à le caler juste avant une partie particulièrement rapide à la batterie. On descend un peu plus vers les profondeurs avec « Bartzabel » et son introduction en arpège et ses couplets en son clair. Oui mais encore une fois il s'agit de BEHEMOTH, des maîtres des ambiances uniques. Le groupe, après toutes ces années continue d'évoluer et ce titre en est une belle preuve. Plutôt que de nous resservir toujours la même soupe, les polonais repoussent leurs limites en étant toujours de plus en plus géniaux à chaque nouvelle parution. Ce morceau est une belle illustration de ce qu'est la progression d'un groupe vers le renouvellement. Mais ce n'est pas le seul. Il n'y a qu'à se pencher sur « If Crucifixion Was Not Enough » pour s'en rendre compte une nouvelle fois. Difficile de classer ce morceau dans une style à proprement parler. Il y a même une touche punk là dedans en y réfléchissant bien. Pas seulement bien entendu car les inspirations sont multiples. Il y a surtout des qualités qui font de ce groupe une entité unique. « Angelvs XIII » est un retour à la brutalité dont le groupe est le maître. C'est rapide et particulièrement maîtrisé. Je n'ai certes pas évoqué le niveau technique des musiciens dans le détail jusqu'à présent mais ce n'est un secret pour personne. Chacun maîtrise son instrument comme personne et notamment Inferno à la batterie qui fait une nouvelle fois référence dans le monde des cogneurs de par ses breaks et ses rythmiques impossibles. On reste sur ce registre avec le très imposant « Sabbath Mater » avant un retour à la lourdeur et aux ambiances uniques de « Havohej Pantocrator ». « Rom 5 8 » est une nouvelle fois un pièce unique dans le répertoire du groupe dans la lignée des morceaux lourds et puissants. On sent toute la force du groupe dans de telles compositions et c'est réellement impressionnant, encore une fois. « We Are The Next 1000 Years » vient se poser avant l'outro dans un style rapide et complexe. On conclue enfin sur « Coagula », une instrumentale au sein de laquelle le groupe nous démontre tout son savoir faire en matière de variations d'ambiances et de de styles de riffs. BEHEMOTH signe un onzième album d'une qualité encore une fois impressionnante. Le quatuor fait clairement partie du haut du panier. Il est rare pour un groupe d'enchaîner autant d'albums d'une telle manufacture sans se répéter ni se dénaturer. Il y a vraiment quelque chose d'unique chez cette formation. Avec « I Loved You At Your Darkest », BEHEMOTH solidifie sa position de leader du metal extrême par un véritable travail d'orfèvre. |
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