CHRONIQUES ALBUMS

Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas écouté un album de noise, chaotic, d’emocore ou assimilé. Pourtant, j’ai toujours bien aimé ces genres un peu bordéliques en surface mais qui renferment tout de même une certaine complexité dans les compositions. Les premiers noms qui me viennent à l’esprit sont The Chariot et No Omega, deux groupes plutôt différents c’est vrai. Je sens tout de même entre les deux une certaine proximité au niveau artistique…
Je suis donc bien content de chroniquer cet album de Y ? . Un peu de noise, de chaotic, de mathrock et d’emocore et « Second Birth » vous arrive entre les mains. C’est plutôt un bon mélange non ?

Je suis plutôt partagé concernant l’écoute. Je retrouve ce que je suis venu chercher mais agrémenté de choses plus accessibles, ou au contraire de choses inattendues. Du point de vue des instruments, il n’y a pas tellement à dire si ce n’est cette propension à se rabattre vers quelque chose de plus simpliste en guise de climax. Malgré tout, les cordes vont bien au fond des accords en allant chercher les arpèges et en ne se cantonnant pas aux simples fondamentales, et ça c’est déjà un très bon point que l’on ne relève pas souvent. Le problème vient surtout de la voix qui parfois se fait entendre : quand elle n’est pas altérée par un processus, elle parait plutôt inexpérimentée, quand elle est modifiée pour lui donner un grain de mégaphone, elle ne se marie pas tellement avec la musique elle-même. Bonne idée tout de même de casser un peu le rythme avec quelques mélodies vocales, cela mériterait juste d’être un peu mieux incorporé au reste. R.A.S à signaler d’ailleurs pour le mixage général : tout le monde est sur la même ligne tout en remplissant bien l’espace sonore disponible.

A titre de comparaison, « Don’t Ask Me », première sortie du groupe, sonnait beaucoup plus brut que ce « Second Birth ». Là aussi, deux styles d’enregistrements s’opposent, deux styles plutôt différents qui donnent aux Périgourdins deux visages. Cet ancien visage, sonnant plus brut donc, se mariait parfaitement avec cette voix effacée, un peu fausse. Aussi, dans une production plus aboutie elle ne trouve plus sa place. Même après sept ans, le passé passe tout de même bien !
On sent bien que la mentalité générale du groupe a changé, que les gars ont évolué. Forcément, il y a toujours cette base originelle qui a bien évolué et qui offre quelques réminiscences de ce passé.

Dans l’ensemble, cet album tient la route grâce à de jolies mélodies (quoique quelquefois un peu trop posées), rien ne repousse totalement l’auditeur. On aimerait seulement retrouver dans certains titres cette fougue passée que « Phantom » nous offrait à son époque.
L’évolution, oui, mais à notre rythme messieurs !