CHRONIQUES ALBUMS

Anna Sage était, avant d'être le nom du groupe dont il est question ici, une prostituée surnommée « Women In Red » qui aurait aidé le FBI a arrêter John Dillinger (merci wikipédia).
Ca s'était pour l'origine du nom, car c'est à présent un groupe de hardcore que l'on peut qualifier de chaotique (The Dillinger Escape Plan – Anna Sage... coïncidence ? Probablement pas). Ce groupe m'a tout d'abord interpellé car il me semble avoir déjà vu son nom quelque part mais pas moyen de me souvenir où. Ils sont originaires de Paris et œuvre depuis 2012. Autoproduit depuis leurs débuts, ils sortent en 2014 « The Fourth Wall » un petit EP qui est dans la veine de ce que l'on peut entendre dans le hardcore bien véner. C'est après 4 ans qu'Anna Sage nous propose un second EP qui s'appelle « Downward Motion ». Il a un artwork assez épuré, une espèce de croquis de plante on dirait. Enfin, moi ça me rappelle des pochettes de Botanist (même si c'est en fait des méduses).
Avant de lancer l'album (pas trop loin s'il vous plait) on remarque qu'il ne dure que 19 petites minutes. Ok c'est un EP mais on espère avoir méchamment envie de faire la bagarre lors de la lecture de celui-ci.
Ne tournons pas autour du pot, moi, je valide. Dès le début ça sent la crasse, on est agressé par ce chant et ces distorsions. Ca te prend et ça te retourne dans tout les sens façon pays de l'est (Anna Sage, la vraie, était d'origine austro-hongroise), un véritable uppercut dans la gorge, un tacle glissé dans le plexus solaire. Je rappelle c'est autoproduit mais pour le style ça reste sacrément lourd, c'est pas une prod moisie de black metal qui se justifierait par sa seule excuse de genre « c'est crade c'est le style qui veut ça ». On peut faire de la musique vilaine comme Anna Sage mais soigner sa prod et son mix afin de rendre le tout percutant. Cependant, le groupe s'est quand même entouré de quelques petits label comme Dingleberry Records, Itawak Records et Vox Project.
On a ce que je définirai comme du « vrai » metalcore, dans le sens metal et hardcore, de la violence pure mais assez intelligente, avec son atmosphère particulière. On peut avoir une petite crainte, c'est que l'EP soit un peu trop monotone. Et bien sur ce point tu seras pas déçu, tu as pas mal de passages assez planant (sur l'Interlude, ou sur le « long » morceau « When Prophecy Fails ») et même si on n'est jamais sortie de l'ambiance d'Anna Sage, pour ma part j'aurais préféré plus de moment comme la claque que l'on se prend au début, il y a des moments où on attend trop que ça pète, sur « When Prophecy Fails » justement, où le final avec le blast est fichtrement efficace, j'aurais juste préféré que ça soit plus direct. Mais là, je chipote, par contre, comme le titre de l'EP le signale (« Downward Motion » = mouvement vers le bas) on ressent bien le fait que la musique nous plaque au sol, plus ça avance et plus c'est lourd.

Voilà je vais conclure sinon il sera plus rapide d'écouter directement l'EP que de lire cette review. Pour finir donc, Anna Sage, c'est très cool. Certes c'est court, ok ça ne renouvelle pas spécialement le genre mais au moins, c'est efficace, c'est la bagarre et c'est écrasant. En attendant la sortie de « Downward Motion » en septembre, jetez-vous sur le premier EP « The Fourth Wall » et allez les voir en concert si vous en avez l'occasion !