CHRONIQUES ALBUMS

C’est parfois par hasard que l’on fait les meilleurs trouvailles et Towards Atlantis Light en est une de ces bonnes découvertes. Si les membres de ce groupe international, au départ crée par l’italien Ivan Zara ne sont pas des perdreaux de l’année avec pour tous plusieurs participations à diverses formations dont Void of Silence pour Zara, mais aussi Pantheist, Aphonic threnody et bien d’autres, le présent album Dust of Aeons est la première production de ce jeune groupe tout juste crée en 2017. Et leur expérience se ressent clairement en nous n’offrant une œuvre de bon funeral doom à l’ancienne.

Ce qui m’a d’abord incité à y jeter une oreille, c’est le thème. Tous les titres tournent autour des légendes antiques, l’Atlantide bien sûr, qui rien que par son évocation invite à l’évasion, mais on pourra y voir conter les histoires des 7 merveilles du monde ou déterrer la mythique bibliothèque d’Alexandrie. Et moi, il ne m’en faut pas plus, dès qu’un groupe nous évoque ces histoires et ces périodes anciennes pleines de mystère, je suis accroché et puis pour le coup, c’est aussi un sujet qui n’est pas si fréquent que ça et cela change un peu des sempiternelles aventures de viking ou de monstres suceurs de cervelles tel qu’on a pu en entendre maintes et maintes fois ces dernières années. Le thème, c’est tout de même important et cela facilite le fonctionnement de l’imagination et l’immersion dans la musique, alors quand en plus, il vous intéresse et vous touche vraiment, c’est encore plus fascinant de laisser aller votre esprit et de passer un bon moment en écoutant un album.

Et en plus, pour un premier essai, c’est un essai réussi. « Dust of Aeons » joue à fond la carte de l’ambiance et de l’atmosphérique avec des morceaux, 4 seulement, mais qui prennent leur temps avec des durée de 5 à 30 minutes qui au fur et à mesure de l’écoute vous plonge dans cette époque reculée et cette lenteur prend une place primordiale dans l’instauration de l’atmosphère donnée par Towards Atlantis Lights. Après quelques minutes d’écoutes on laisse vagabonder son imaginaire parmi les ruines ancestrales où quelques fantômes sortis du fond des âges hantent les lieux tel des ombres fugaces attirés par le vrombissement des guitares, nuancé par le chant caverneux et les vocaux plaintifs, ainsi que par quelques nappes de synthé qui enrichissent l’expérience auditive et qui permettent d’éviter l’ennui que l’on peut parfois rencontrer avec ce type de doom étouffant. Il y a parfois quelques réminiscences des vieux music for nations, les premiers albums de paradise lost et Anathema ont dû tourner plus d’une fois sur les platines de ses jeunes musiciens. Et tout comme ces artistes, Towards Atlantis lights enveloppe doucement son auditorat dans une certaine mélancolie contemplative, l’esprit s’égare pour n’émerger de cette légère torpeur qu’une fois la dernière plage du disque achevée.

Une thématique originale et intrigante et des artistes qui maîtrisent leur sujet font de ce Dust of Aeons un objet très plaisant, abouti et qui pourrait parfaitement faire office de bande originale de film (ou péplum) tant l’ambiance distillée est prenante. Une belle découverte qui promet un bel avenir pour cette jeune formation et cette pochette reprenant une sculpture des colonnes d’Héraclès suffirait presque à me faire acheter l’album.



Riccardo Veronese Basse

Ivano Olivieri Batterie, Percussions

Ivan Zara Guitare

Kostas Panagiotou Vocals, Keyboards



Tracklist :



1.The Bunker Of Life 30:16

2.Babylon's Hanging Gardens 05:56

3.Alexandria's Library 16:35

4.Greeting Mausolus' Tomb 04:23