WOLFPACK Loathe [ 2018 ] |
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CD Album Durée : 28 Style : Beatdown |
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Chronique : 11 avril 2018 , réalisée par guiyomm | ||||
Non, les titres du nouvel album de Wolfpack, «Loathe », ne sont pas à l'image de la pochette du skeud. Et, mon dieu, heureusement (jetez un coup d'oeil et vous comprendrez...)! Si l' on peut donc leur pardonner cette faute de goût (à moins que ce soit volontaire?) en passant outre ce visuel qui arrache les yeux, c'est qu'il y a de bonnes raisons. En effet, les 28 minutes de hardcore beatdown proposées par le groupe ravagent tout sur leur passage, et en premier lieu les esgourdes de l'auditeur(trice) hébété(e) et traumatisé(e) aussi bien sur le plan auditif que psychique. Les morceaux sont techniques et innovants, distillant des atmosphères sombres et lourdes à la limite du sludge. Les ambiances sont clairement malsaines, violentes mais jamais répétitives. La force de Wolfpack, c'est leur capacité à repousser les frontières du genre en opérant de brèves incursions dans les genres connexes (death, métal) pour incorporer avec intelligence quelques éléments stylistiques. Le groupe navigue donc avec brio entre detahcore, métalcore (et sludge!) : le tempo souvent middle (voir down) propose des rythmes au groove massif, ponctué de nombreux breaks (on saluera la technicité rythmique), permettant à chaque titre d'être vraiment unique : un exploit dans des styles aussi cloisonnés, où l'écueil majeur est la redondance. Les riffs, noirs et plombés par un accordage d'outre-tombe, font corps avec les nombreuses cassures rythmiques donnant pour chacun des morceaux, un ensemble compact, homogène, varié. Seule bizarrerie, « Hover above me », où la voix en chant clair ne colle pas. Egalement dispensable ou alors à développer, l'interlude (dissonant) en arpèges de 43 secondes, qui sans être mauvais, laisse perplexe : à quoi sert-il réellement en l'état ? Pour le reste, de « Curse », qui ouvre l'album à « Doomed » qui le clôt (presque, c'est l'avant dernier titre), l'opus est un concentré d'énergie hostile servie par un organe vocal ample, guttural, à la tessiture râpeuse et écorchée s'adaptant de façon idoine à la rythmicité muante d'une musicalité imprévisible. L'influence du beatdown permet à Hadrien de dérouler un flow hargneux fusionnant idéalement avec les différentes orientations que prennent les compos (« Oblomov » par exemple). Les titres ont donc tous une identité distinctive, permettant d'apprécier tout le talent du groupe, comme « Delusion » aux accents death bien marqués et particulièrement incisif (se terminant par un court extrait de « La Bohème » d'Aznavour) ou encore l'instrumental et acoustique « Loathe », dernier morceau de l'album apportant une accalmie finale plutôt salvatrice, un « Vipers choice » sludgy sur les bords, un «Pessimist » schizophrène, très lourd et très flippant et enfin « Doomed », nerveux, tendu, explosif. Wolfpack, jeune groupe parisien (créé en 2012) mais non moins prolifique (une démo sortie en 2013 puis un premier album, "None above/None equal", en 2016, assorti d'un bon nombre de live dont de gros festoches, un passage aux U.S.A, au Brésil, en Birmanie...) frappe donc un grand coup avec « Loathe » en montrant une grande partie de ses potentialités artistiques, se profilant sans l'ombre d'un doute comme un poids lourd d'un genre protéiforme ne demandant qu'à muter. Mais il est à parier que le quinquet en a encore pas mal sous la pédale et, au delà du présent opus qu'il est absolument nécessaire d'écouter, il faudra suivre avec une attention toute particulière son évolution. Bravo les gars ! |
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