CHRONIQUES ALBUMS

Lorsque l’on joue de la musique, seul ou en groupe, on passe souvent par le stade de la reprise. Ce stade est autant un apprentissage qu’une mise en condition : il permet de découvrir les tenants et aboutissants de la composition musicale à travers les musiques de grands musiciens. A l’issue de cette phase, il y a deux camps : ceux qui y restent et ceux qui en partent, passant alors à l’exercice de composition. C’est ce dernier chemin qu’ont choisi les Jurassiens de OBSESSION avec leur toute première sortie appelée « Century Of Decadence ». Ce groupe évolue dans un registre Heavy/Thrash, une bonne dose de nostalgie en prime. C’est donc avec honneur que je vais écouter et chroniquer le tout premier CD de notre quintet !

C’est un premier jet plutôt bien produit dans l’ensemble qui se dévoile titre après titre. On pourrait résumer la musique de OBSESSION en la définissant comme groovy et syncopée, ce qui est vrai, mais trop réducteur à mon goût. En effet, les titres des Jurassiens ont une dimension guerrière, dimension que l’on retrouve d’ailleurs sur la pochette, qui renforce le côté épique déjà inhérent au genre où nos amis évoluent. A force de trop consommer cet épique, l’indigestion pourrait être la suite logique, mais il n’en est rien, tout est traité assez finement pour ne pas tomber dans la surconsommation de clichés.
Il faut dire aussi que derrière ces jolies compositions, souvent accompagnées de soli à la sauce 80’s, se cache tout de même une petite fébrilité dans les riffs. Ces derniers peuvent être répétitifs et ne font parfois pas assez avancer le discours mélodique. Aussi, la production tout de même très travaillée laisse passer un petit défaut : les soli et leur place dans le mix. Un peu trop haut, ils peuvent être gênants car ils ne se mêlent pas tant que ça à la rythmique, on a donc deux plans sonores simultanés, l’un écrasant l’autre. Mais ceci est tout de même bien excusable, première sortie oblige, sachant que leurs compositions sont quand même sacrément efficaces ! On ne décroche d’ailleurs pas de l’écoute malgré la longueur moyenne des titres avoisinant les cinq minutes…

Premier opus plutôt réussi pour OBSESSION donc, quelques maladresses de « débutant » mais rien de grave. Une dimension épique qui, à défaut de rafraîchir le genre, vient renchérir et montrer que même avec du vieux, du neuf peut apparaître et ce avec la forme ! L’avenir est porteur de bien jolies choses pour la formation qui, je l’espère, continuera sur sa lancée avec une seconde sortie ?