THYRGRIM Vermächtnis [ 2017 ] |
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CD Album Durée : 55.02 Style : Black Metal |
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Chronique : 13 novembre 2017 , réalisée par NegativeHate | ||||
En tant que consommateur de musique, je marche le plus souvent par périodes, c’est-à-dire que je peux écouter pendant toute une semaine du Power puis me tourner vers le Hardcore pendant une autre semaine. Certaines de ces périodes reviennent plus souvent que d’autres selon mes goûts personnels. Réapparaissent donc le plus régulièrement le Deathcore, le Classique, le Jazz, le Rap ainsi que le Black. Si le Black et le Deathcore sont là en toute légitimité, la présence des trois autres pourrait être discutable sur un webzine de Metal. Mais je ne veux pas encore rentrer dans la guerre opposant le Metal aux autres musiques, guerre que je considère d’ailleurs comme stérile et inutile. Mes études aidant, j’ai pu donc m’ouvrir à de nouvelles musiques, à de nouvelles cultures, de nouveaux noms entrant dans ma vie tels que Tartini, King Keppard, ou encore Grandmaster Flash. Tout ça pour dire que l’ouverture est une chance à saisir. C’est après une longue recherche de groupes traitant d’une deuxième passion, le médiévalisme, que THYRGRIM me fit de l’œil lui qui était dans ma pile de CD à chroniquer. Alors non, le Black Metal des Allemands ne parle pas de faits historiques mais est plutôt dans le côté haineux et misanthrope du genre, un son direct et « raw » loin des fioritures découlant de la modernisation du genre. Il ne faut donc pas chercher de Geisterfels ici, ni de Véhémence mais plutôt un Black Traditionnel qui va au plus simple et qui ne se cache pas derrière une façade. Voici donc « Vermächtnis », titre collant d’ailleurs bien à la description du groupe puisque qu’il signifie « héritage ». Comme avait prévenu le groupe, on se retrouve donc bien dans un BM rugueux, une dose d’âpreté se ressentant dans les compositions chantées en Allemand. La production colle bien au genre sans non plus donner l’impression que les titres aient été enregistrés dans une caverne à l’aide de magnétophones. Niveau composition, on se trouve dans quelque chose de quand même très développé, presque atmosphérique par moment même si on est tout de même loin du « Filosofem » de Burzum et de son atmosphère planante due notamment à sa répétitivité. Cette ambiance sombre se fait encore plus grande grâce au chant en Allemand. Amusez-vous à traduire ne serait-ce que les titres, vous verrez qu’il y a vraiment une dimension haineuse que je prends pour une haine de solitude, misanthropique. On a en vrac : « Ich sehe euch brennen » (Je te vois brûler), « Sklaven eines toten Gottes » (Esclaves d’un Dieu Mort), et ma préférée musicalement parlant « Pfade der Vergänglichkeit » (Chemins de l’éphémère). Prenons d’ailleurs cette dernière. « Pfade der Vergänglichkeit » n’est pas ce que l’on pourrait appeler le titre phare de l’album, celui qui définit au mieux ce « Vermächtnis » mais son ambiance m’a conquise. Le côté atmosphérique cité plus haut se révèle pleinement ici et sur « Gefangen im Wandel », la piste suivante. Cet enchaînement est vraiment puissant car tous deux sont ancrés dans un thème commun : le changement et sa peur. Placer deux titres traitant d’un même sujet mais d’un autre point de vue côte à côte est quelque chose de plaisant, je ne saurai dire réellement pourquoi. Peut-être est-ce l’effet de l’accumulation ? Qui sait ! La fin de l’album se veut encore plus pessimiste, avec « Sterbend 3 », « Das Ende einer Reise » et « Offenbarung », trois titres flirtant avec le DSBM, ce sous genre faisant entrer en compte le suicide, la mutilation, la mort comme remède etc, même si celui clôturant l’album semble plus optimiste avec ses coups de blast-beat que ses deux prédécesseurs. Ce « Vermächtnis » n’est pas seulement un retour aux sources, il est aussi un chef d’œuvre empli d’émotions primales nous prenant à la gorge. Loin des clichés Sataniques, sanglants, THYRGIM renoue avec la pureté du Black Metal qui fut mise à mal plus d’une fois au travers d’expérimentations, bonnes ou mauvaises. « Vermächtnis », en plus de tenir tête aux déclinaisons abusives du genre, tient parfaitement la route musicalement parlant : un succès sur le papier et un succès à l’écoute. Un sans-faute exquis ! |
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