CHRONIQUES ALBUMS

Tiens, tiens, tiens…
Mais voici les potes à Caljbeut ! Pour ceux qui ne connaissent pas, Caljbeut est un Youtubeur français qui mêle dans ses vidéos cartoons et humour trash. Quel rapport entre le quatuor Dijonnais et ce grand malade flirtant avec les limites de la provocation ? Son introduction. SHATTERED BLOOMS s’est en effet occupé de la bande son de l’introduction de ses vidéos. Et c’est à cause de mon addiction pour le vidéaste que je me suis penché sur ce groupe de post-grunge qui a sorti son premier album un peu plus tôt dans l’année. Mais malgré l’oreille que j’ai jeté il y a assez longtemps sur le groupe, je ne me rappelle peu de leur musique… C’est l’occasion de me rattraper maintenant avec « Stainded Years » !

Il serait trop facile de comparer tout ce qui est grunge à Nirvana, ce serait passer outre beaucoup de choses et ne prendre qu’une infime partie de ce que le groupe a à proposer. Mais il est vrai que le raccourci est souvent tentant, notamment dans mon cas. Car les revivalistes grunges ont tous plus ou moins évolués selon leurs envies, je pense notamment en France à In A Nutshell ou White Car Nation pour ne citer qu’eux, mais SB ne fait pas partie de cette catégorie. Chez eux, nous trouvons quelque chose de pur, presque sans concessions, quelque chose de crade. La crasse grunge. Bien sûr, ils ont un côté mélodique que la bande à Cobain ne développait pas tellement, mais il n’y a que très peu d’artifices. Ça sonne vraiment très brut.
Il y a quelque chose d’autre. Peut-être que je m’avance un peu (beaucoup ?), pourtant « Ashamed » m’a donné l’impression d’avoir la même structure musicale que « Smells Like Teen Spirit », le morceau phare du grunge. Peut-être est-ce qu’une impression et que le groupe ne l’a même pas remarqué ce qui rajouterait un peu de mystique ? D’autres influences se plaçant dans le même contexte historique se ressentent : on pourrait citer en vrac le skate-punk à la Blink182 sur certains titres, les Rocks posés/psychés des Pixies ou des Cranberries mais aussi le côté sombre de Soundgarden. Bref, des groupes qui me parlent et qui parlent, je pense, au plus grand nombre.
Une touche Metal se fait ressentir à quelques moments en se manifestant au travers de coups de double-pédale, de palm-muting agressif ou en gueulant sur certains titres comme « She’s Alone » ou « Hide Or Die ». Rien de bien lourd, juste ce qu’il faut pour dynamiser un peu les compositions.

Dans tous les cas, la musique de SB tient très bien la route. Leur force, c’est d’avoir réussi à produire une identité musicale en un album. Bien sûr, ce ne sont pas les pionniers d’un genre nouveau comme l’était le prophète Nirvana en son temps (et encore, c’est à nuancer vu les conneries que l’on voit aujourd’hui…), mais on ne peut pas leur retirer cette extraordinaire force de composition, cette énergie inqualifiable qui anime le groupe et cette envie que l’on ressent lors de l’écoute. Une pure expérience, pleine de souvenirs et dans le même temps d’avenir.