LUNCH
Plongé dans le décor [ 2017 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 29.11
Style : Punk-rock
  Infos :
  Contact label : http://pandarecords.fr/wordpress/
  Contact groupe : https://www.facebook.com/lunchlunch https://lunch.bandcamp.com/
 
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 03 octobre 2017 , réalisée par Mordiggian
   
Le punk, c'est ma Madeleine de Proust, c'est une plongée obligatoire dans mon adolescence pavée d'albums de GUERILLA POUBELLE, JUSTIN(E) ou LES SHERIFFS.
C'est donc avec une touche de nostalgie que je recevais le nouvel album de LUNCH, « Plongé dans le décor », en me disant que même si l'album était juste moyen, il ferait au moins remonter en moi quelques souvenirs.

Et cet album est loin, bien loin d'être moyen. Non content de m'avoir fait revivre mes 14 ans, il m'a également montré que ce style ne se résume pas à une suite de groupes de lycéens qui se ressemblent et qui font la même musique (j'y reviendrais). LUNCH, c'était plus que ça.

Je m'arrête comme le veut la coutume sur la cover de l'album. La typographie choisie est une bold représentative du style du groupe. Quant à l'artwork, on y voit un funambule sur des câbles électriques (ne faites pas ça, les oiseaux survivent, pas vous), se dirigeant vers une espèce de parc d'attractions, au-delà duquel se trouve une vaste étendue aquatique, contrastant avec la moitié inférieure de l'artwork. L'absence de couleur est d'un très bel effet.

Revenons maintenant à la vision commune du punk. Au lycée, quand un groupe se montait, et que les membres du groupe débutaient avec leurs instruments, ils faisaient du punk. Cela a participé à ancrer dans la tête de nombreuses personnes que ce style était une espèce de passerelle vers d'autres genres, une musique facile à produire, « avec trois accords », et très easy-listening.
Tout cela pour dire que LUNCH est complètement en dehors de cela, bien au contraire. La production est carrée, on distingue nettement tous les instruments, et surtout, les membres du groupe maîtrisent leurs instruments.

Sans être un monstre de technicité (c'est le genre qui veut ça, il faut quand même le reconnaître), le guitariste est juste et les riffs sont variés, comme dans « Dessiner pour oublier ».
Le batteur, de même, fait de nombreuses variations et joue énergiquement comme il convient dans un groupe de punk.
Le vocaliste se permet des types de chants différents (l’enchaînement « L'échange est une drôle de notion » puis « Deux rails »), et de nombreux refrains sont chantés par deux ou trois membres du groupe en même temps. Le chant en français est également un plus, les paroles sont bien écrites et notre belle langue ne nous rend pas ridicules.

Le bassiste... Vous savez, le bassiste. Quand vous formiez votre groupe, en général quelqu'un jouait déjà de la guitare, un autre souhaitait se mettre à la batterie, et il y avait toujours ce pote, qui jouait d'aucun instrument, auquel on pouvait pas dire non pour entrer dans le groupe (bah ouais, c'est lui qui a le garage quand même...), et auquel on filait une basse en disant « bon, tu suis la guitare... ». C'est d'ailleurs ce que je reproche en général au punk, de ne pas utiliser la basse à sa juste valeur.
Quelle claque ici, le bassiste magnifie toutes les compositions, fait des breaks (« Mauvais briquet »), fait même des riffs (« Panorama »), avec toujours des variations bien audibles grâce à la production. Il n'y a qu'à écouter le titre éponyme qui ouvre l'album pour se rendre compte qu'on n'est pas face à un débutant.
C'est vraiment appréciable, ça donne une touche de fraîcheur au punk qu'on a l'habitude d'entendre.

Que dire de plus...? Vous comprendrez que cet album a été pour moi une vraie découverte d'une qualité que je n'espérais pas. Ecoutez « Plongé dans le décor », « Deux rails » (dont les paroles sont très bien écrites soit dit en passant, une belle ode à la liberté), il est impossible de ne pas bouger la tête.
Un très bon album, une vision nouvelle sur le punk français. Je vais de ce pas me plonger sur leurs précédentes sorties.







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