CHRONIQUES ALBUMS

Pour être franc, je ne suis pas très fan de Drakkar. Un groupe belge de power/speed metal qui existe depuis 1983 tout de même ! Et en comptant le « Diabolical Empathy », ils n'ont que 3 albums. Plus une réédition du premier sorti à la base en 1988. Le groupe est donc stable depuis 2012. J'avais découvert Drakkar il y a un moment sur une radio belge qui diffusait un peu de metal de façon éclectique. C'était « Classic 21 ». Ils passaient entres-autres des groupes belges comme Channel Zero ou encore Drakkar, souvent la réédition de « X-rated ». Sans mentir, je trouvais ça un peu mou, pas assez original, et un peu long. Bon faut dire que ça remonte un peu, en ce moment, je suis dans une grosse période power ! (J'attends notamment le nouvel album de Galneryus avec impatience !)

Cet album est dédicacé à leur guitariste Terry Del Cane, qui est décédé en 2016 suite à un infarctus, à l'âge de 48 ans. On retrouve une petite note dans le livret qui lui est dédiée. C'est donc un album hommage mais... petite déception, dans le livret, il n'y a pas les paroles. J'aurais bien voulu voir si certaines pistes parlaient de lui (par exemple « Stay With Me »). De plus, je resterai intransigeant sur la critique en elle même, hommage ou pas. Par contre, je ne me permettrai pas de juger la qualité de l'hommage adressé, évidemment, par respect. Ici, on juge la musique et c'est tout.

Concernant l'artwork, il représente une main de démon/diable qui tient un cœur ensanglanté. Ça fait un peu vieille 3D photoshop pas très belle... Donc l'artwork ne me plaît pas, je préfère de loin le drakkar du premier album.

Cependant, après une intro un peu tribale, le premier morceau est plutôt pas mal. Alors, rien de speed mais c'est un power classique mais efficace. Une voix assez énervée porte les mélodies accrocheuses. En fait le côté « speed metal » c'est dans le chant. Après un autre bon morceau (« Stigmata ») on rentre dans quelque chose qui... me fait penser à du folk/power à boire à l'intro speed et au refrain d'un kitsch, 10 sur l'échelle de The Darkness (j'ai pas trouvé pire).
Étrangement, ça enchaîne sur un morceau très groovy, qui n'a rien à voir avec le précédent. Au moins, il est très appréciable. En fait, il fait un peu metalcore... c'est du powercore ! Ok c'est pas crédible.
On arrive à « Stay With Me », dès le début on comprend que c'est adressé à la mère du chanteur vu qu'il dit « mother »... Dans la bio, ça dit qu'il y aurait un piste qui parle du Christ et de sa Mère, c'est peut-être ça, mais ça casse le délire émotionnel. Mais c'est une track calme qui est bienvenue au milieu de l'album. On s'y attendait mais il y a du chant féminin qui donne une dimension différente au morceau. Elle a une belle voix mais je ne sais pas qui c'est.
Après on a un morceau assez epic mais qui base ses refrains sur des « Wooohoohoohoooo » ça fait un peu trop « réentendu ». Ensuite, je ne sais pas trop quoi dire sur le reste, ça reste dans la même veine qu'au début, ça s'enchaîne assez bien, c'est assez varié. Pour moi ça manque de prise de risque, de soli vraiment endiablés (comme c'est « Diabolical Empathy » j'ai fait une blague avec « endiablé »). En fait, certaines pistes sont même un peu longues comme « Evil Below ». Le power satanique, je dis pas non, mais c'est pas assez sombre, ou violent. Je trouve ça plus crédible chez Scars Of Armageddon, quand ils te font de l'anti-chrétien, ils poussent bien les basses et le riffing est limite thrash. Là Drakkar ça m'évoque plus les vikings quand même...
Pas de mauvaise foi par contre, « The Endless Way » c'est du pur speed/power, faut reconnaître qu'elle est bien cool.
Pour le dernier morceau, on a avant une interlude un peu « useless » mais qui met en avant « Hitchhiking Of Pain », je m'attends donc à un morceau bien puissant ! En effet, elle est puissante mais pas autant que je l'espérais. Pas mauvaise en soi. Mais cette interlude, elle est là juste pour remplir les 13 pistes ! Avec l'intro et l'outro, on se fout un peu de nous ! En fait, les 13 pistes sont une référence à la superstition sur ce chiffre (référence au 13ème apôtre Judas, donc c'est « evil » ?). Bref, pour moi ça valait pas le coup.

Pour conclure, on est pas sur un mauvais album, il est quand même assez varié, les 50 minutes passent assez vite mais ça manque d'intensité, on se sent pas transcendé par la musique, on ne vit pas à travers ce power metal ! Il y a un cœur dans une main de diable sur la pochette, pourquoi la musique ne nous arrache pas le notre ? C'est un poil trop lisse, ce qui fait qu'on risque de vite se lasser au fil des écoutes. Le power est un style qui tourne en rond, pour se démarquer, pas le choix faut pas avoir peur d'innover !