CHRONIQUES ALBUMS

Aujourd'hui, on va parler d'un projet français de death oldschool appelé Dirtyprotest. C'est un duo composé de DM au chant. Oui, lui, vous en avez déjà entendu parler si vous lisez assidûment mes chroniques, c'est le mec de : Helioss (très bon album sorti cette année), Wrath From Above (idem), dans un registre plus... débile, il y a l'excellent Gastropode (trop peu connu, ça me rend très triste) et Paupiettes (déjà plus célèbre). Il a plein d'autres projets, que je ne soupçonne pas forcément d'ailleurs. 'Fin bref, l'autre personne, c'est Alan Hurley, qui fait tous les instrus. Anecdote aussi inutile qu'improbable, c'est un Irlandais qui vit au Caire (Egypte pour les surdoués en Géo), Dirtyprotest, c'est donc un groupe franco/égypto/irlandais, voilà, vous pouvez chercher, y'en a pas d'autres.
Le groupe sort donc son premier album « Hellstorm », c'est drôle car ça ressemble à « Alestorm » mais avec « enfer » (donc c'est plus « métale »)...
Au niveau de l'artwork, c'est un peu fouillis, on retrouve des figures religieuses, des policiers, des squelettes, des drapeaux américains en haut. Le tout sur un fond sépia. Sans vouloir être méchant, ça sent le photoshop fait en 5 minutes où tout a été superposé. Mais finalement, on a un rendu assez sympa qui semble présenter les différents aspects traités dans l'album (pour ceux qui n'ont pas suivit : religion, politique, guerres et autres thèmes « trométale »).

Ok mais ça donne quoi à l'écoute ? Si on lit la bio, on apprend que le duo veut faire « un hommage » à la scène suédoise (death old school avec une prod assez propre aux Suédois dans les années 90's ex : Grave, Entombed, Dismember etc...). Donc le premier point important, c'est la prod. Et elle est parfaite. A écouter avec de bonnes enceintes, ça défonce bien, lourdeur et violence sont au rendez-vous. Le mixage aussi, pas d'instrument placé au dessus d'un autre, c'est bien géré (je précise que c'est de l'indé).
Parlons du chant, on sait maintenant que DM a un très large spectre vocal (je sais pas si ça se dit, hein...), allant du black au pig squeal, en passant par le growl caverneux. Autant dire que je l'attendais au tournant ! Ça a pas loupé, lignes de chant très versatiles, on peut pas dire qu'on s'ennuie. Mais ce n'est pas tout ! On retrouve pas moins de 3 guests au chant ! Le mec de Assent, de Crescent et de Devoid. Voilà, c'est quand même la classe, ça permet de faire un album bien varié.

On a dit que Dirtyprotest c'était du death à la suédoise, mais dans les ambiances, on retrouve des sonorités qui rappellent le Moyen-Orient, qui transforme ce death assez froid de base, en une musique bien plus chaude. On a par exemple beaucoup de passages lancinants (sur des cris enragés, qui font un peu black metal) qui colle à cette atmosphère orientale. Faut dire que le morceau qui représente le plus cela, c'est l'éponyme « Hellstorm », qui conclu l'album et qui est long de 7 min. C'est sur cette piste qu'on retrouve le feat avec Crescent, un groupe égyptien.

Que peut on dire pour conclure ? J'ai trouvé que c'était un très bon album mais qui n'apporte pas grand chose à la scène death old school. Ça tombe bien, Dirtyprotest n'a pas la prétention de renouveler le genre, ils le disent eux-même (je l'ai lu dans la bio). Et ça, c'est bien, car à notre époque de surconsommation de la musique, on est toujours à la recherche de la nouveauté, quel groupe aura le plus intégré d'éléments avant-gardistes ? Aura fait le plus de structures ultra chiadé irréalisables en live ? Qui aura mélangé deux styles improbables afin d'entrer dans une case du style « brutal atmosphérique blackcore psyché »? Maintenant, la plupart des groupes ne prennent plus le temps de faire de la musique, ils veulent entrer dans l'histoire avant tout. Certes, pourquoi pas, c'est aussi dû à la forte demande des auditeurs qui ne vont pas s'intéresser à un énième groupe de death old school.
Dirtyprotest s'en fout, il n'a aucune prétention, joue la musique qu'il veut jouer et la joue bien. C'est donc pour moi un groupe à découvrir.