Ce matin, j'étais coincée dans les bouchons et j'en était très heureuse. J'ai pu écouter The Abstract Escape à fond les watts sans interruption.
Je me demande sincèrement pourquoi Lying Figures, qui bénéficient déjà d'une petite notoriété dans nos contrées lorraines, n'est pas plus connu en France et ailleurs, car ce premier album est un véritable bijou.
En préparant une chronique, on peut être tenté de chercher des comparaisons : tel morceau rappelle le son de tel groupe. Ici, je ne m'y risquerai pas, tant les morceaux sont variés et riches. D'ailleurs le style est difficile à définir. C'est bien dans la catégorie Doom/Death, mais encore...
Les paroles en matières de Doom/Death ne sont jamais très gaies, mais elles se résument assez souvent à des bribes de phrases et des cris venus d'outre-tombe. Ici chaque morceau est un véritable poème, évoquant le macabre d'Edgar Allan Poe. En écoutant l'album j'ai fait une visite à l'asile, en compagnie d'un aliéné et de ses démons. Et c'était loin d'être triste...
Côté musique et mélodie c'est excellent. Les compositions sont variées et on est clairement en présence de musiciens supérieurs à la moyenne. Le Doom/Death a souvent cette particularité d'être linéaire, avec, de temps en temps, un effet de surprise. Ici, le rythme (Frédéric Simon à la basse et Charles Pierron à la batterie) est en constante évolution, tout comme le sont les riffs (Matthieu Burgaud et Mehdi Rouyer aux guitares). Le son est parfois puissant et vous donne des frissons (Remove the black), parfois mélodieux et doux. L'ambiance, elle, est indéniablement lourde et pesante (bon, ok, c'est du Doom).
La voix de Thibaut Robardey (chant) a cette qualité qui lui permet de passer par tous les styles (de clair à guttural) et de tomber si bas que les cheveux s'en dressent sur votre tête.
C'est le genre d'album que l'on ne peut pas écouter en faisant autre chose. Dès que votre esprit divague, vous êtes rappelé à l'ordre. Chaque morceau évoque des images et vous faites un voyage dans votre tête, une échappée abstraite. Tantôt vous êtes chamane et vous dansez autour d'un feu (There was a hole here, it's gone now), tantôt vous célébrez une messe noire, un cierge à la main (Zero), mais la plupart du temps, vous êtes un dangereux psychopathe enfermé dans sa cellule, prisonnier de ses tourments.
Vous voulez savoir l'effet que ça fait? Allez vite chercher l'album...
Tout ce que je peux vous dire, c'est que j'attends le prochain live avec impatience!
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