CHRONIQUES ALBUMS

Deus Otiosus (littéralement « Dieu Indifférent », évoquant une puissance divine qui ne se soucie plus de sa création) est un groupe danois nouvellement signé chez Great Dane Records pour son 4è album. Le groupe pratique un death metal old-school lorgnant vers le thrash, comme on pouvait le trouver dans leurs premiers albums, influencés par les débuts de SEPULTURA ou de DISMEMBER période « Indecent and Obscene ».

Comme à leur habitude depuis déjà une dizaine d'années, les cinq membres livrent une musique puissante, enchaînant les riffs tantôt groovy, tantôt percutants, le tout englobé dans une production très propre, faisant une part belle à la batterie, dont on distingue précisément chaque élément à l'écoute.
Fans de death old-school : vous naviguez en terrain connu ! Durant 40 min la bande de Copenhague délivre ses blasts inlassablement, entrecoupés de soli bien placés faisant quasiment toujours mouche, agrémentés de growls profonds dans la plus pure tradition du genre. Le groupe le dit lui même : il se veut porteur des « vieilles valeurs des pionniers du death metal ». A ce sujet, l'artwork bien que superbe, est pour moi un peu sombre et ne reflète peut-être pas complètement la musique du groupe, que l'on imagine plus violente.
Le postulat de base est louable, et le résultat final propose un album quasi classique de death old school, dont les influences thrash donnent une touche d'originalité au groupe.

Le titre d'ouverture, « Kneel », vous explose à la face dès les premières secondes, les riffs sont thrashisants, le growl puissant, et les blasts s’enchaînent pendant que quelques soli seront disposés ici et là. Cette structure sera globalement reproduite le long de la quarantaine de minutes que compte l'album. Pas d'innovation énorme dans celui-ci, mais un death metal propre, très rentre-dedans et où la lassitude ne se fait pas sentir.
Quelques titres sortent du lot et notamment « Haunter », grâce à ses riffs groovy, ses rythmes mid-tempo, sa ligne de basse qui sort parfois de l'ombre de la guitare, comme elle le fera sur « Return To Slavery », un autre titre qui joue sur l'alternance mid-tempo/blasts, et qui participe à varier un minimum le ton de l'album.

Malgré ces exemples, il n'en reste pas moins un album de death relativement classique, bien effectué, puissant et massif, avec pour lui ce rythme très thrash, le plaçant au dessus d'un simple « listen and forget ». Si les structures ne sont pas énormément variées, on ne peut pas retirer leurs efforts aux musiciens qui sortent un album assurément bon, que les amateurs de death au sens large sauront apprécier. Un groupe à suivre, qui doit prendre tout son sens en live !