CHRONIQUES ALBUMS

Cela faisait un moment que je n'avais pas entendu parler de ce groupe jusqu'à ce que je découvre la sortie imminente d'un nouvel opus. Cela n'était pas arrivé depuis 2010. Les norvégiens de LIMBONIC ART s'étaient séparés en 2003 après 10 ans de bons et loyaux services loués à la cause black metal. Finalement 2006 avait marqué leur retour et 2007 un nouvel album studio, « Legacy of Evil ». Après une dispute, Morfeus ne fait plus partie du groupe et c'est en solo que Daemon se retrouve aux commandes du groupe qu'il a formé 17 ans auparavant. C'est aussi en 2010 que « Phantasmagoria » voit le jour. Il aura fallu 7 années avant qu'un successeur voit le jour, « Spectre Abysm ».

C'est donc seul que Daemon a eu le loisir de travailler sur cet album. Mis à part la batterie qui reste une batterie programmée, le reste des instruments et du chant revient à l'artiste. C'est une chose néanmoins assez courante dans le milieu du black metal, bien plus que dans d'autres styles de la famille metal. La vision artistique d'un groupe de black metal appartient le plus souvent à un voir deux leaders mais rarement plus. Il n'y a qu'à penser au fonctionnement de ces nombreuses formations pour s'en apercevoir, SATYRICON, OLD MAN'S CHILD, IMMORTAL... Au niveau de la production, ce nouvel album de LIMBONIC ART reste dans le style avec toutefois un très bon équilibre entre chaque instrument. Certes, il y a certains codes à respecter, notamment sur la noirceur qui se dégage de l'ensemble et c'est encore une fois tout à fait respecté ici sans toutefois tomber dans le cliché du son dégueulasse enregistré dans une salle de bain.

Comme toujours LIMBONIC ART a soigné ses ambiances. Certes il n'y a plus les envolées symphoniques des débuts et cet album apparaît plus dépouillé. Cependant l'efficacité et l'énergie des débuts sont toujours présentes. On rentre dans le vif du sujet avec « Demonic Resurection » et ses 10 minutes de black metal intense. Le titre se justifie plutôt bien avec ces 7 années d'absence. Et c'est plutôt un titre approprié. L'efficacité légendaire du groupe est bien au rendez vous. La vitesse est bien là, l'énergie aussi. Le tout est compact, sans aucun temps mort. C'est tout à fait le style de morceau dans lequel on rentre sans se faire prier et qui se trouve des plus appropriés pour ouvrir ce genre d'album. On continue avec « Etheral Traveler » et ses 7 nouvelles minutes là aussi encore très intenses. LIMBONIC ART a un certain don pour ne pas vous faire lâcher l'écoute. La mélodie a toujours été un élément essentiel de ce groupe, ce qui lui a valu de se faire catégoriser dans le black metal symphonique. Même si aujourd'hui le groupe est revenu a quelque chose de plus épuré, il n'en garde pas moins certaines habitudes ce qui permet à ses morceaux de s'imposer facilement au fan de black metal traditionnel. On continue sur cette lancée avec « Omega Doom » avant un titre relativement court, surtout pour cet album, « Requiem Sempiternam ». Le tempo ralentit considérablement. Jouant avec le doom, LIMBONIC ART nous permet un moment de respiration dans l'album avant de repartir de plus belle avec « Triumph Of Sacrilege ». On abandonne un temps l'intensité du black metal rapide avec la longue introduction de « Disciplina Arcani ». La suite se veut d'une grande intensité mais avec une pointe de lourdeur que l'on n'avait pas vraiment pu apprécier jusqu'ici. Ce titre se diffère pas mal des autres et apporte une nouvelle touche plutôt bienvenue à cet album avec un travail élaboré sur les ambiances. La conclusion vient enfin avec les 8 minutes de « Through The Vast Profundity Obscure ». Les riffs de ce titre sont pour le moins originaux, du moins dans l'introduction. La suite est plus classique mais correspond bien à ce que nous avons pu apprécier jusqu'ici.

LIMBONIC ART a tarder à nous faire parvenir ce nouvel album. On espère que le groupe n'est pas encore tombé dans l'oubli car encore une fois le travail est de qualité et mérite d'être entendu par les fans de black metal.