ILYDAEN
Veil [ 2017 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 57
Style : Post-Rock sombre et torturé
  Infos :
  Contact label : https://dunkrecords.bandcamp.com/
  Contact groupe : https://www.facebook.com/ilydaen/ https://ilydaen.bandcamp.com/album/veil
 
 Pavillon 666 - metal rock webzine ORIGINALITE
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 30 mai 2017 , réalisée par Eniok
   
L'heure est à la dépression, mais aussi à la poésie avec les belges de Ilydaen, qui sortent leur nouvel album « Veil ». C'est un petit groupe qui fait du post-rock, post-hardcore, bref du post-quelque-chose et c'est principalement instrumental.
La pochette est très sobre mais à la fois intéressante et belle à sa manière. Il faut déplier le digipack pour la contempler : la face principale et le dos représentent deux visages de profil qui se regardent mais l'un est noir sur fond gris et l'autre gris sur fond noir. L'artwork est dérangeant car les visages sont inexpressifs et sont peint de manière à ce que les traits de pinceaux marquent le relief, comme si les visages s'effaçaient ou se détruisaient. Cette dualité, cette ambiance, ça me parle, ça donne vraiment envie de découvrir la musique !

L'atmosphère qui s'installe dès le premier morceau est pesant. L'album nous embarque dans un monde brumeux et angoissant, on se sent étouffé par la musique, le tempo ne décolle pas du sol. C'est renforcé par l'omniprésence de la basse, bien mise en avant, mais les lignes de guitares permettent quelques envolées par exemple sur « Organdy ». Sur « Minos », on s'enfonce vraiment plus dans la dépression. En fait, c'est plus un réel malaise qu'une tristesse profonde, on se sent tout retourné à l'écoute de la musique. C'est pour ça que j'ai du mal à définir cet album comme du post-rock qui est pour moi un style plutôt lumineux. Il y a en effet la légèreté du bon post-rock mais c'est couplé à la noirceur d'un post-hardcore torturé. D'autant plus que le chant accentue ce côté tortueux de la musique, il est hurlé, le chanteur semble à l'agonie sans pour autant pousser des hurlement de black metaleux. De plus, les morceaux sont longs et lents, j'y vois comme une métaphore de l'écoulement du temps ou de la vie : quelque chose qui dure, qui s'écoule doucement, mais d'un point de vue pessimiste : qui est plein de souffrance.
Dans les thèmes traités, j'ai cru comprendre, lorsque j'ai lu les titres, qu'Ilydaen s'inspire de l'art et du déguisement. Alors je m'explique : pour commencer « Veil » signifie « voile », on retrouve un nom de tissu avec le titre « Organdy », l'organdi étant de la mousseline de coton (un tissu léger, pas de la purée de coton...). Le thème de la « peinture » est représenté par « Acrylic » (un sorte de peinture) et pourquoi pas par « Maras », en cherchant j'ai appris que c'était un gang d'Amérique latine dont les membres m'ont l'air très tatoués (encre/peinture), c'est aussi l'autre nom d'un petit rongeur mais là je vois pas le rapport. « Maras » est un morceau important dans l'album, il le conclut et dure 12 minutes.
Et nous avons aussi le thème du costume avec « Bauta » qui est un genre de costume vénitien (utilisé lors du Carnaval de Venise) qui se compose d'une cape, d'un chapeau tricorne et d'un masque. Masque que l'on retrouve dans la première piste « Aku-Aku ». Alors, je vais peut-être chercher loin, mais Aku-Aku, c'est le masque vaudou volant dans Crash Bandicoot, celui qui donne une vie en plus au joueur lorsqu'il le récupère. Ça paraît presque comique qu'il y ait ce genre de référence chez Ilydaen mais mit en corrélation avec « Bauta », ça fait sens.

Pour conclure, c'est un album que je trouve magnifique. C'est beau, c'est calme, c'est prenant, c'est sombre et torturé. Il y a tout pour me plaire. Je trouve le mixage excellent, l'album est varié, pas non plus trop long malgré sa petite heure. C'est un très bon album qui ne décevra pas les amateurs de post-rock/metal.

Points positifs :
- Atmosphère magnifique, à la fois sombre et belle.
- Mixage et prod excellente, la basse étant bien mise en avant.
- Le chant, bien que très peu présent.
- Principalement instrumental (ça peut déplaire, c'est vrai).
- Pochette intéressante.

Points négatifs :
- Si on chipote, on peut dire que c'est un brin répétitif parfois.







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