MASTODON Emperor of sand [ 2017 ] |
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CD Album Durée : 51.17 Style : Métal progressif |
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Chronique : 29 avril 2017 , réalisée par guiyomm | ||||
Septième album studio pour Mastodon, « Emperor of sand » qui succède à « Once more 'round the sun » paru lui en 2014. Ne tournons pas autour du pot, la dernière production du quatuor d'Atlanta est (encore) de très bonne facture. Fort d' un formidable potentiel créatif à chaque nouvelle production renouvelé, Mastodon montre encore une fois qu'il maîtrise son sujet. Une musique complexe qui peut difficilement se faire étiquetée de par ses sonorités uniques, de par les genres multiples desquels elle s'inspire, empruntant aussi bien au heavy qu'au sludge/hardcore, au stoner, au métal progressif pour ne citer qu'eux, de par son aspect mélodique prédominant. En effet, Mastodon a su patiemment tissé, depuis ses débuts en 1999, une musicalité singulière qui a évolué en s'enrichissant progressivement d'éléments plus mélodiques, progressifs, expérimentaux et psychadéliques de sorte que le style qu'il a lentement élaboré n'a plus rien à voir avec la brutalité percutante et débridée typée métal/hardcore (« Remission», « Leviathan ») de ses débuts. Si les morceaux sont plus ou moins accessibles suivant les albums, on reconnaît néanmoins en une fraction de seconde la patte du groupe, à savoir : un enchevêtrement mélodique fait d'arpèges et de soli improbables qui se croise avec des rythmiques complexes et des riffs rugueux où Brann Dailor déploie des roulements implacables, des changements de tempo désarçonnants, des ponts et des breaks alambiqués et improbables. Et « Emperor of sand » est peut-être bien la consécration de cette identité musicale que le groupe s'est forgée (on n'alimentera pas le débat présentement mais la question peut légitimement se poser à l'écoute des onze titres qui composent cet nouvel opus : Mastodon a-t-il créé une nouvelle tendance dans l'univers du métal ?). Il peut donc effectivement apparaître comme l'aboutissement d'un processus créatif jamais tari qui a débuté il y a presque 20 ans. On y retrouve donc dans une alchimie parfaite l'ensemble des ingrédients pré-cités au service de compositions marquant le retour à l'album « concept », tels que les quatre premiers albums l'avaient proposé : « Remission », « Leviathan », « Blood montain », « Crack the skye » définissaient chacun un des quatre éléments de la nature. Cette fois l'écriture s'attache aux thématiques de la mort et de la maladie, incarnées par un vagabond errant dans le désert confronté à défier ce fameux « Empereur des sables ». Pour donner corps à ces thèmes graves (mais non dépourvus d'un certain onirisme), le quatuor s'est employé à créer au gré des morceaux des atmosphères très différentes pour provoquer chez l'auditeur (trice) de la surprise autant qu'un formidable tourbillon émotionnel. Sans rentrer dans le détail de chaque titre (ce ne serait plus une chronique mais une nouvelle), on appréciera les performances vocales idoines de Brann Dailor et de Brent Hinds (chantant en chant clair) proposant des mélodies accrocheuses sur tous les titres sans tomber dans la facilité (à par peut-être sur « Show yourself » avec ses petits relents de hard FM mais qui passe comme une lettre à la poste)laissant Troy Sanders quelque peu en retrait (surtout présent sur les growls, le chant hurlé..). On savoura tous les morceaux qui (mis à part « Show yourself » encore une fois) qui condensent chacun à leur manière violence, rage sombre, inquiétude et même temps espoir, apaisement et renouveau …. en gardant néanmoins leurs propres couleurs musicales : un « Sultan's curse » à la fois rentre-dedans et tempéré, des « Precious stones » et « Roots remains » aux accents stoner et alternatif, un « Steambreather » posé avec une rythmique de couplet lancinante et son refrain très catchy, un « Andromeda » abrasif et épique ou enfin un « Jaguar god », titre fleuve de 8 minutes, véritable démonstration de tout ce que le groupe est capable de proposer en matière d'ambiances et d'orientations musicales (calme, mélodique, tempo rapide et riffs hargneux, voix posée ou écorchée...). Mastodon signe donc avec « Emperor of sand » son 7ème coup de maître encore plus mélodique et innovant que les précédents, aidé dans son entreprise par une production forcément en béton sous la houlette de, excusez du peu, Brendan O' Brien qui magnifie les compos du combo. Après un album de cette qualité, on peut-être dubitatif sur ce que le groupe proposera à l'avenir.. mais ça, c'est une autre histoire. En attendant, inutile de vous dire ce qu'il reste à faire. Alors quoi, vous êtes encore là ? |
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