EX DEO The Immortal Wars [ 2017 ] |
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CD Album Durée : 38.23 Style : Death Metal Symphonique |
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Chronique : 24 février 2017 , réalisée par Fred.Photography | ||||
LINE-UP : Dano Apekian (Basse) J-F Dagenais (Guitares) Maurizio Iacono (Chant) Olivier Beaudoin (Batterie) Stephane Barbe (Guitares) Au départ, simple projet permettant à son fondateur, Maurizio Iacono, de célébrer ses origines Italiennes et développer autre chose que son groupe principal Kataklysm, Ex DEO s’est mué en une entité à part entière qui se révélerait presque être plus passionnante ou tout du moins originale que ce dernier, d’autant plus que le dernier album en date, Caligvla, est un pur chef-d’œuvre de death metal symphonique. C’était donc avec une certaine tristesse que l’on apprenait en 2014 la suspension du groupe pour durer indéterminée, Maurizio préférant se concentrer sur la carrière et le futur album de Kataklysm. Les Dieux de Rome ont dû se montrer convaincant puisqu’on apprenait fin 2015 qu’Ex Deo était à nouveau au travail pour offrir ce nouveau chapitre intitulé « The Immortal Wars ». La bataille est supervisée par Jens Bogren (Amon Amarth, Rotting Christ,Katatonia). Si on reste toujours dans la thématique de l’Histoire Romaine, on peut ici parler de véritable Concept album autour des guerres Puniques, série de trois conflits où se sont vu s’affronter deux des grandes puissances de l’époque : Carthage, fondé par les phéniciens au 9ème siècle avant notre ère et la république de Rome, et qui verra au cours du 2ème siècle avant notre ère s’affirmer la suprématie de Rome sur toute la partie occidentale de la méditerranée. « The Immortal Wars » s’attarde plus particulièrement sur la deuxième guerre (218-202 av JC), guerre où un des personnages les plus célèbres de l’antiquité s’est illustré, Hannibal Barca. Qui n’a jamais entendu parler de la traversée des alpes à dos d’éléphant ? Carthage est à la mode parmi les groupes de « Roman metal ». Les Italiens de ADE ont aussi choisi ce thème pour leur album de 2016 « Carthago Delenda Est ». Musicalement, on n’est pas dépaysé par rapport à Caligvla. On retrouve cette combinaison de riffs puissants décochés par les centurions Stéphane Barbe et Jean-François Dagenais et d’arrangements symphoniques (On pourra noter la participation d’Ardek de Carach Angren) plonge directement dans le tumulte des combats antiques où glaives et Lorica s’entrechoquent sauvagement. Les vociférations du général Iacono haranguant les troupes complètent de poser le décor, immersion accentuée par ses déclarations à la première personne «I am a soldier of Rome ». Les cuivres et les claviers insufflent aussi le faste et la pompe nécessaire à toutes ces évocations. Epique est clairement le mot qui définit le mieux ce « Immortal Wars » et ce dès les premières secondes de « The Rise of Hannibal » avec son intro que l’on pourrait penser écrite par Hans Zimmer. L’album se suit comme un livre avec cette introduction où Hannibal fait le serment à son père Hamilcar, héros de la première guerre, d’être un ennemi implacable de Rome. Les deux titres suivants poursuivent l’histoire où on verra la déclaration de guerre contre Rome « Hispania » et l’arrivée d’Hannibal en Italie avec « Crossing the Alps » où l’immersion se fait par des claquements de fouets et barrissements d’éléphants. Le rythme imposé par les riffs typiques et la batterie implacable donne cette idée d’une armée en marche et la détermination des Carthaginois de briser la puissance de Rome. La traversée ne se fera pas sans heurts, de nombreux hommes mourront et Hannibal, lui-même, perdra un œil durant l’expédition. On ressentirait presque ces difficultés dans la gravité et la lourdeur de l’atmosphère générale du morceau. C’est très certainement la pudeur Romaine qui fera que le morceau suivant sera instrumental et solennel, l’intermezzo « Suavetaurilia », mise en musique d’un rituel de sacrifice pour obtenir les faveurs du dieu Mars, plutôt que de s’attarder sur la période d’humiliation infligée aux légions par des Carthaginois téméraires et un Hannibal au sommet de sa gloire, avec ses victoires de Trasimène et Cannes, où les Romains furent décimés. C’est vraiment sur ces parties symphoniques et grâce à l’apport d’Ardek Wijers que le groupe a clairement le plus progressé et gagné en maturité, apportant une véritable force d’évocation au récit. La deuxième partie de l’album pourrait être vue comme la contre-attaque Romaine, avec pour commencer les diatribes de Caton L’ancien et son « Carthago delanda est » et on repart à nouveau dans un véritable déferlement de fureur, avec une haine palpable pour leurs ennemis. On est plus, ici, dans l’histoire à la « Vikings » où la cohérence du récit passe devant la vérité historique. Caton n’était qu’un jeune homme du temps d’Hannibal et ce n’est que plus tard qu’il développa son obsession pour la destruction de Carthage, voyant cet empire remonté en puissance au milieu du deuxième siècle. Ce qui mènera à la troisième guerre Punique et la destruction de la ville. Il s’ensuit le point culminant de l’album avec « Ad Victoriam » qui décrit avec force la bataille finale de Zama, la défaite des Carthaginois et le triomphe de Scipion, ennemi mortel d’Hannibal. L’album se terminera sur un véritable compte rendu de cette guerre avec « the spoil of war » et un ultime affrontement entre Scipion et Hannibal avec « the roman » dont on pourra apprécier la vidéo à la production digne d’un épisode de Spartacus et dont la musique d’Ex deo est la parfait bande-son. Peut-être un peu moins catchy que son prédécesseur Caligvla, cette nouvelle épopée des Canadiens n’en reste pas moins un superbe album qui méritera plusieurs écoutes pour en apprécier toutes les subtilités. Ex Deo vous offre un voyage dans le passé dont vous ne reviendrez pas indemne. Vu la richesse du thème abordé par le groupe, la Rome antique, on peut s’attendre à encore un certain nombre d’albums de cet acabit. TRACKS : 01. The Rise Of Hannibal, 02. Hispania (The Siege Of Saguntum), 03. Crossing Of The Alps, 04. Suavetaurilia (Intermezzo), 05. Cato Major: Carthago delenda est!, 06. Ad Victoriam (The Battle Of Zama), 07. The Spoils Of War, 08. The Roman |
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