VPAAHSALBROX 14 Sovereign [ 2016 ] |
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Vinyle Durée : 15.18 Style : Black metal primitif |
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Infos :Réédition vinyle en édition limitée tirée à 300 exemplaires | ||||
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ORIGINALITE |
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Chronique : 24 novembre 2016 , réalisée par Jermz.Tral | ||||
C’est fait, on a enfin mis la main sur la musique la plus nihiliste, psychopathique, schizophrénique, occulte et sans compromis qui existe en ce bas monde. Un enregistrement au son de vieux garage, tellement mauvais qu’on en arrive à douter de la qualité des instruments, certainement des guitares en bois de cagette et une batterie dont la grosse caisse fut autrefois un baril de lessive. Cette immondice, dont on ne peut savoir s’il s’agit d’une répétition captée au magnétophone ou de prises live en studio portable installé dans un camping-car, possède une aura mystérieuse, occulte et horrifique. Ce magma vibratoire de 3 titres symbolise la main qui vous prend par le col et vous attire au fond du gouffre, car ce voyage risqué au travers des tourments humains les plus insupportables ne vous laissera pas sans séquelles. Jamais je n’ai entendu un son qui se rapproche autant de ce que l’être humain est capable en termes d’horreur. Certes, je me suis permis quelques boutades en début de chronique mais plus sérieusement, passé outre le son abominable, cette réédition vinyle mérite que l’on s’y attarde. Vpaahsalbrox est un groupe texan qui a accouché de 14 Sovereign en 2005. C’était une démo cassette autoproduite, d’un tirage strictement limité à 50 exemplaires. Pale Horse Recordings prend les choses en main en 2016 et décide de ressortir ce joyau brut en vinyle limité à 300 exemplaires. Autant dire que miser sur une musique aussi anticonformiste démontre que le label est conscient qu’il y a, dans cette noirceur musicale répugnante un petit quelque chose digne d’intérêt. Si vous avez réussi à écouter les 30 premières secondes, c’est que vous êtes prêt à passer au second stade que propose le disque : accepter la musique de Vpaahsalbrox. Premier choc, le chant, qui déverse un flot d’hystérie et de folie, inquiétant et réellement perturbant. Est-ce vraiment une voie black metal ? Non, ça va au-delà, c’est de la frénésie délirante, proche de ces états de crise qui font le quotidien des patients en hôpitaux psychiatriques. La batterie, tape parfois des accélérations en blast qui sont incroyables et donne l’impression que le combo joue en stress constant, dans un état de crispation dangereux. Les guitares construisent un mur de dissonances dans un brouhaha indescriptible, les larsens et autres sons électriques non maîtrisés s’ajoutent à un procédé compositionnel anarchique qui annihile toute possibilité de se repérer dans les structures. Rien ne se dessine à l’écoute de cette musique, aucunes représentations ne sont possibles. Ce disque, c’est le vide, juste une émotion, un ressenti malsain et oppressant. De ce fait, 14 Sovereign n’a pour seul intérêt que le déséquilibre que sa musique engendre à son écoute. Là encore, 2 manières de l’appréhender sont possibles, soit le parti pris du groupe vous fait rire (j’entends déjà des remarques du genre : oui, les gens font semblant d’aimer pour se la péter), soit le plaisir malsain de sombrer dans la noirceur absolue vous attire. Personnellement, je pense que la démarche des musiciens de Vpaahsalbrox est sincère, et c’est ça qui fait flipper. Cet album est définitivement destiné à la deuxième catégorie d’auditeurs, ceux qui sont attirés par les troubles comportementaux et la désorganisation sincère. Si vous en faites parti, dans ce cas foncez vous procurer ce disque. Les autres, passez votre chemin, vous n’allez pas comprendre ce que vous allez entendre. Jamais le black metal n’a délivré autant de mal-être. Déjà, rien qu’en tant que témoignage, cette réédition est salutaire. Perturbant, 14 Sovereign l’est réellement. |
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