GRAUSIG Di Belakang Garis Musuh [ 2016 ] |
||||
CD Album Durée : 29.57 Style : Death metal |
||||
Infos : | ||||
Contact label : | ||||
Contact groupe : | ||||
Interview : | ||||
ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
|
Chronique : 24 novembre 2016 , réalisée par Jermz.Tral | ||||
L’Indonésie est un véritable vivier de formations metal extrême. De nombreux et excellents combos de death, de thrash et de black sont issus de cet endroit du globe. Paradoxalement, aucun ne se dégage réellement de cette opulente masse métallique et, de ce fait, la plupart d'entre eux se maintiennent à un succès international strictement limité à l’underground. Un pays comme le brésil, dans les années 90, a démontré tout son potentiel avec Sepultura, Krisiun, Sarcofago, Dorsal Atlântica et j’en passe. L’Indonésie, malgré une incroyable richesse musicale, est malheureusement loin du peloton de tête. Venons-en à Grausig, machine de guerre active à partir de 1989, qui, depuis le premier EP sorti en 94, nous propose en cet an de grâce 2016, son 3ème full-length album : « Di Belakang Garis Musuh ». Hormis l’intro très travaillée du premier titre, qui pourrait très bien être utilisée pour un bon vieux film d’horreur et une interprétation à la basse sur-fuzzée d’un prélude de Bach en plage 8, le reste de l’album s’évertue à restituer un bon vieux death précis et entraînant. Les rythmiques sont complexes, les breaks sont ingénieusement placés, le chant sonne très metal de la mort qui flirte avec le thrash, dans un esprit similaire à ce qui se faisait au début des années 90. Les solos sont toujours placés là où il faut, pour relancer la machine ou pour varier le propos. D’un point de vue compositionnel, le résultat est donc très mature et cela peut se comprendre par rapport à l’âge du band de Jakarta. On reconnait aisément, au travers des 30 minutes de l’album, que les musiciens maîtrisent parfaitement les codes d’un genre qu’ils arpentent depuis plus de 2 décennies. Pêle-mêle, on peut penser à Dying Fetus, Suffocation, Vital Remains, Deicide, Demolition Hammer et consorts. La production est très claire, tous les éléments sont bien distincts et même si on peut lui reprocher un petit côté écrasé, trop compressée (le syndrome Morrisound ?), l’écoute se révèle néanmoins plaisante. Grausig possède définitivement un style très influencé par les formations américaines. L’aspect rythmique est largement privilégié au climat, la technique est principalement mise en avant aux dépends de l’atmosphère. Les 9 plages enchaînent sans répit, les musiciens martèlent de manière ininterrompue la matière métallique avec beaucoup de ferveur. En définitive, la courte durée du disque, très fréquente dans le genre, incite à s’en remettre une couche dès que celui-ci touche à sa fin. « Di belakang garis musuh » autorise à la fois le défoulement par son aspect très catchy mais permet aussi une écoute attentive grâce aux nombreux éléments qu’il comporte. Pour toutes ces raisons, et parce que l’on ressent une forme de sincérité dans la démarche stylistique autant qu’un profond respect du genre, ce nouvel opus est presque un coup de cœur. Le death des années 90 n’a jamais aussi bien sonné. L’Indonésie est riche musicalement et j’encourage vivement chacun d’entre vous à vous pencher sur ses saveurs locales. Déjà, avec Grausig, vous avez de quoi vous remplir les esgourdes ! |
||||
AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE | ||||
|