CHRONIQUES ALBUMS

Le projet se cachant derrière le nom ZAUM m'a intrigué.
Les deux Canadiens composant la formation disent distiller un Doom Metal Psychédélique et puiser leur inspiration dans les civilisations et les monuments anciens : le premier album laisse apparaître sur sa cover une cité appartenant sûrement au Moyen-Orient (Babylone?), le split avec les Saskatchewanais de Shooting Guns arrivant juste après ce premier album se nomme « Himalaya To Mesopotamia »... et enfin la dernière sortie en date, « Eidolon », comporte sur son artwork un temple maya entouré de végétation.
Comment ne pas être attiré par ce groupe et son dernier album qui ne comporte d'ailleurs que deux titres ?

Et oui ! Deux titres ! Et encore une fois oui, c'est bien un album !
Nous voici avec quarante minutes de musique divisées en seulement deux pistes. Si la longueur de ces pistes peut faire peur ou même rebuter, il serait dommage de se priver de la musique de ZAUM. En effet, le groupe, au travers de ces longues minutes, construit un véritable univers sonore avec l'utilisation de sitar, diverses flûtes traditionnelles ou même de chants presque mystiques. Rajoutons à cela que le line-up des Canadiens ne comporte pas de guitariste, juste un bassiste en la personne de Kyle McDonald qui n'hésite pas à faire de sa basse une arme de saturation massive. Le psychédélisme est là et on le sent.
Ce qui fait de « Eidolon » un album peu commun réside déjà dans sa track-list ou son instrumentarium, mais pas que. Des morceaux durant une plombe, Sunn O))) ou Bongzilla l'ont déjà fait, incorporer des instruments ayant pas ou peu de rapport avec l'univers métallique est un procédé qui peut se rencontrer avec des groupes comme Eluveitie ou Tengger Cavalry...
Ici, tout est question d'orchestration. Instruments, ambiances, diverses nappes de bourdons continus, tout est millimétré avec exactitude pour nous faire entrer dans le trip des compositeurs. Car il faut le dire, pour composer une musique aussi intense il ne faut pas être très clean. Ou comme le dirait la seconde composition, « The Enlightenment », illuminé !

« Eidolon » est une sacrée œuvre.
En plus d'être un voyage astral nous menant dans l'esprit totalement à l'ouest des deux membres, cet album a quelque chose d'envoûtant, comme si l'esprit que nous visitons lors de l'écoute venait prendre le contrôle du nôtre. Musicalement, c'est grandiose, un voyage transpirant l'originalité et le perfectionnisme. Encore une sortie de très bon goût pour le label Suédois I Hate !