CHRONIQUES ALBUMS

Le label season of mist nous ressort Tribute to the goat, album studio live d’Incantation enregistré en 1 jour sorti auparavant chez Elegy Records en 1997, auquel s’ajoutait déjà les 4 tracks de leur démo de 1990.
L’objet se faisant de plus en plus rare, il était temps que tous les collectionneurs qui n’ont pu mettre la main dessus puissent aujourd’hui profiter de ce témoignage brut et pesant. Voici donc 2 disques et demi en un, avec 2 line-up différents.

Cet opus se compose essentiellement de titres rejoués live avec, en prime, une reprise de Necrophagia. Pour cette chronique, je m’étendrai donc essentiellement sur les 8 premiers morceaux puisque les 4 autres, issus de la cassette sortie en 1990, n’ont pour ma part qu’une valeur essentiellement historique. Ils témoignent de l’évolution du groupe depuis ses débuts mais au niveau du plaisir d’écoute, le son limite considérablement celui-ci.

En revanche, le reste de ce full length est un petit bijou poisseux de pur death dégoulinant. Rien à redire, c’est la foire au gras, les titres tracent comme une moissonneuse-batteuse dans un champ de boue, du pur metal de la mort made in incantation.

Pour mieux cerner cette réédition, il est essentiel de faire un petit retour en arrière. Avant Tribute to the goat, Incantation avait déjà sorti 3 albums entre 92 et 94 et pléthore de démos. 4 anciens titres se retrouvent donc sur cette galette.
« Devoured Death », « Profanation » et « Unholy Massacre » étaient déjà présents dans Onward to Golgotha. « Blissful Bloodshower » est extrait de Mortal Throne of Nazarene et se trouve également sur Upon the Throne of Apocalypse.

Les autres plages apparaissent sur des disques ultérieurs.
« Twisted Sacrilegious Journey » est sur The Forsaken Mourning of Angelic Anguish, l’EP de 97, « United in Repugnance » est présent sur Diabolical Conquest sorti en 98 quant à « Nefarious Warrior », il semblerait que ce titre eut été composé pour l’occasion.
Ainsi, Tribute to the Goat est une pierre angulaire dans la discographie d’Incantation car il représente une transition dans l’œuvre des américains, faisant le lien entre l’ancien répertoire et les compositions post 97.

Au niveau du son, c’est brut, très live. Cela se ressent dans la prod’ et dans le jeu des musiciens, qui jouent parfois sur le fil du rasoir mais sans jamais fléchir, cette spontanéité ajoute du crédit à l'ensemble.
L’ambiance générale est lourde, sinistre, occulte, ça sent la cave humide, le chant est guttural à souhait et les riffs sont bien malsains comme il faut.
Le fait que ce soit un enregistrement live en studio, chose assez peu courante dans le death metal, confère à la musique de la cohérence et un cachet bien particulier.

Outre l’aspect objet de collection, ce Tribute to the Goat, disponible uniquement en vinyle édition limitée, peut faire office d’entrée en matière pour les auditeurs désireux de connaitre le combo sans avoir à acheter les albums précédents. Il reste cependant destiné aux fans car l’univers d’Incantation est déjà bien particulier et le son des réalisations plus récentes ajoutent du crédit à des compositions qui, dans le cas présent, ne sont pas autant mises en valeur par la production. Pour compléter votre collec’, cette sortie vaut le coup, pour écouter du Incantation, mieux vaut taper dans les classiques de la formation.