MONO Requiem for Hell [ 2016 ] |
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CD Album Durée : 46.01 Style : Post-rock instrumental |
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Chronique : 24 octobre 2016 , réalisée par blacklakenidstang | ||||
Formé en 1999, MONO est l’un des groupes de post-rock les plus réputés au monde. Si ce groupe n’a jamais fait partie de mes préférés du genre, il semble pourtant que mon attrait pour sa musique ne cesse désormais de accroître… Il faut dire que le quatuor japonais jouait jusque-là un post-rock instrumental extrêmement calme, typé shoegaze. Il avait bien entendu sorti des morceaux magnifiques, comme le très connu "Yearning", mais le seul véritable chef-d’œuvre à mes yeux du groupe correspondait à l’album collaboratif Palmless Prayer / Mass Murder Refrain avec World’s End Girlfriend, dont je vous recommande vivement l’écoute, les yeux fermés, avec un paquet de mouchoirs pour les âmes sensibles… Or, depuis l’album Rays of Darkness (2014), une transition du groupe s’est amorcée, leur musique tendant de plus en plus vers du post-metal/leur musique étant de plus en plus torturée et sombre. C’est ainsi qu’est sorti le fabuleux "Recoil, Ignite" ou encore "The Hand That Holds the Truth" (avec malheureusement la détestable voix du vocaliste d’Envy) qui m’ont tant fait espérer que le neuvième album de Mono soit celui du renouveau : un album d’émotions certes, mais plus profond dans les traits d’expression – moins contemplatif et plus vivant en somme. En août dernier, j’ai alors eu la chance d’assister à mon premier concert de Mono au Brutal Assault. Alors que ces derniers jouaient en fin de soirée sur l’Oriental Stage, levant les yeux vers le ciel, je me suis remémorée les paroles d’un jeune homme avec qui j’avais discuté la veille. Évoquant le concert du quatuor à Cannes l’année passée, il me parlait d’une belle expérience dont il était ressorti avec des « étoiles dans les yeux ». Si l’expression m’avait fait sourire tant elle était douce, je ne m’attendais pas à être à ce point submergée d’émotions dans cette nuit étoilée parfumée des poétiques notes de Mono... car rares sont les concerts d’une telle intensité émotionnelle. Ces formidables souvenirs en tête, j’ai ainsi découvert le nouvel album de Mono, intitulé Requiem for Hell – titre laissant deviner que mes espoirs de transition aboutie allaient se concrétiser… "Death in Rebirth" installe peu à peu l’ambiance de l’album en intensifiant progressivement les notes des guitares, jouées sous le rythme d’une batterie martiale, et en amenant finalement l’auditeur dans un univers noir et oppressant (peut-être de façon inédite pour les japonais). "Stellar" correspond ensuite à l’accalmie après la tempête et se distingue par sa beauté pure, que l’on peut comparer à "Ely’s Heartbeat" qui est une douce lueur d’espoir, une véritable ode à la vie. "Requiem for Hell", le morceau donnant le titre à l’album, est clairement le chef-d’œuvre de celui-ci. Il s’écoule pendant près de dix-huit délicieuses minutes, où de longs accords répétitifs finissent par s’éteindre dans un tourbillon de mélodies quasi-dansantes, avant de renaître et de s’enrouler toujours plus dramatiquement, plus furieusement, jusqu’à se transformer en enfer froid et complètement distordu. "The Last Scene" ponctue l’album avec une savoureuse élégance, qui se prêterait à une bande originale d’un long-métrage poétique et intelligent. Il aura ainsi fallu neuf albums de Mono pour qu’enfin je sois fascinée par les notes du groupe japonais et pour qu’enfin je puisse percevoir la capacité du groupe à créer avec brio des émotions sincères à partir de notes simples, lentes, divines, comme Explosions in the Sky l’avait fait en son temps avec The Earth is Not a Cold Dead Place. |
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