CHRONIQUES ALBUMS

LOST OPERA est un groupe de métal symphonique parisien fondé en 2007, fort de deux démos et d'un premier album "ALCHEMY OF QUINTESSENCE" sortie en 2011. Le groupe nous revient sur le devant de la scène avec un second album "Hidden Sides" financé par une campagne de crowdfunding sur Ulule en juin/juillet 2015, fédérant ainsi la mobilisation de 118 généreux donateurs (Famille, ami(e)s, fans ou encore inconnus) pour une somme de près de 5700€ dont environ 5 à 8% sont reversé à la plate forme pour son "soutien" dans la mise en place du projet.

Pour ceux qui peuvent voir dans le financement participatif une mine d'or pour le développement d'un projet
quelconque, il faut savoir que le taux de réussite varie d'une "grosse" plate-forme à une autre d'un taux de réussite de 12 à 40%. Les personnes qui auront tendance à penser qu'il suffit d'une bonne idée à mettre en ligne pour que ça marche se trompent, il vous faudra une équipe et un plan de com béton non-stop sans garantie de réussite.
A savoir que si votre objectif n'atteint pas au minimum les 100%, et ce avant la fin de la date limite de collecte... alors tous les dons seront perdus et remboursés aux personnes qui auront tenté de vous soutenir, ce qui implique régulièrement comme astuce de rajouter soi-même de l’argent pour boucler le projet.

Dans le cadre de Lost Opera, en prenant en considération les 118 donateurs, le nombre de dons affichés sur Ulule par paliers au seuil minimum... on notera une généreuse donation complémentaire entre 700€ et 1200€. Ce qui aura permis au groupe de valider son premier palier à 5400€ du projet de financement. Constatant que "Jacob Hansen" aura tout même assuré le master (et non du mixage en prime, qu'aurait permis le 3eme palier à 9900€), on notera que le groupe aura mis la main gracieusement à la poche en revoyant ses prétentions à la hauteur de leurs possibilités financières.

L'artwork : On peut noter une volonté de proposer un travail soigné, mais qui ne pousse pas suffisamment à se
démarquer des clichés du genre. Il s'agit certainement d'une volonté propre au groupe au vu de la pochette du
1er album qui reste dans le même esprit.

L'album : Que l'on aime ou pas, on en a forcément tous entendu au moins une fois à la radio/web radio, chez
un(e) ami(e) ou autre un morceau de métal symphonique de Nightwish, Thérion, Sonata Arctica, After Forever,
Within Temptation ou... pour les plus "TRUE OF THE DEAD"... au moins du Evanescence (et si quelqu'un me dit que ce n'est pas vrai, c'est que vous êtes trop jeune ou que vous vous mentez à vous-même). La vague métal Sympho a déferlé en France fin des années 90, début des années 2000 et avec Marvel qui à pondu "Daredevil" même MTV nous en a fait manger à toutes les sauces. Et il s'agit bien là d'un courant du métal les plus accessible, que cela vous plaise ou non... et les débuts pouvaient sembler prometteurs, mais avec la vague Epica, Sirena, ect... j'ai malheureusement décroché en 2005/2006 pour ne plus y revenir, préférant m'orienter vers du prog.
Alors, c'est avec nostalgie que je m'en vais réécouter du Sympho avec un jeune groupe... contradictoire ^^

L'album est quand à lui composé de 12 titres, débutant par une intro instrumentale correspondant au genre et
à ce que l'on peut envisager trouver dans ce genre de registre épique ! Les morceaux sont sympathiques et efficaces dans l'ensemble, la diversité constituera un point positif, permettant à l'auditeur de ne pas souffrir des riffs à répétition ou de longueur sur un même morceau. Il y a toujours quelques facilités de composition au milieu de bon nombre de bonnes idées et de subtilités qui démontre d'un talent indéniable.

Je n'ai aucun doute à ce que LOST OPERA trouve son public, il y a là de vrais hymnes à scander en live, percutant, énergique et de plus l'aspect lissé de la production permettra d'être abordable également au non fan de métal. Une mention spéciale au bassiste qui m'aura régalé avec ses Slaps sur "May I ?", le batteur quand à lui est là où on l'attend donc chapeau bas.

Le chant est plaisant en plus d'être varié, une émotion encore perfectible par la prononciation trop franchouillarde sur certain passage entraîne un manque d’efficacité et le côté lyrique de "Follow the signs", en plus de ne pas être maîtrisé, n'apporte rien.

En bref, "Hidden Sides" pourrait en surprendre plus d'un, mais il faudra plusieurs écoutes pour apprécier pleinement car tous les titres ne sont pas tous de même qualité. Pour ma part j'ai dû en augmenter le volume contrairement à mes habitudes pour commencer à accrocher. Mais la persévérance paye et je ne doute pas que le groupe puisse aller encore plus loin... mais il doit commencer à prendre des risques en se détachant des clichés d'usage et d'usure du genre, "Hidden Sides" est un bon début... à découvrir ou à redécouvrir.