ULCERATE Shrines of Paralysis [ 2016 ] |
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CD Album Durée : 57.54 Style : Death moderne sombre/ Progressif/ |
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Chronique : 13 octobre 2016 , réalisée par Jermz.Tral | ||||
Une fois de plus, ce groupe de Nouvelle Zélande nous propose une musique all black. La formation, qui officie en trio depuis 2011 nous délivre son 5ème album studio, un opuscule de noirceur et de puissance qui nous laisse un goût de fiel paradoxalement très appréciable. Nouveau poulain de l’écurie Relapse depuis le disque précédent, Ulcerate nous a concocté un excellent Shrines of Paralysis qui dépote. S’il y a un domaine dans lequel le groupe excelle, c’est dans l’art de marier la complexité musicale avec la densité sonore, le chaos et la dissonance mélodique, tout en préservant un discours musical à la fois clair, précis, progressif et ingénieusement paramétré. A l’instar d’un groupe comme Meshuggah, Ulcerate poursuit sa quête musicale originale en exploitant un filon sonore particulier depuis plus de 16 ans. La force d’Ulcerate, c’est sa capacité à mêler rapidité, technicité, puissance pour finalement faire surgir des compositions réellement atmosphériques, voire planantes ! Par l’écoute, l’auditeur est pris dans un fatras de décibels chargé d’informations mais le cerveau réorganise les éléments pour générer un état second, une hypnose délicieuse durant laquelle il se sent pris au piège. En ce qui concerne la place des instruments sur Shrines of Paralysis, le menu auquel nous a habitué le groupe a peu évolué. La batterie propose à nouveau un travail remarquable, faisant le lien avec les autres éléments d’une manière encore plus appropriée que sur les albums précédents. Les cavalcades de double grosse caisse, les blasts beats précis, le travail sur les cymbales rappelant les manœuvres originales de Gene Hoglan sur Symbolic de Death, confirment un bon sens sur les compositions qui apportent cohérence et dynamisme à l’ensemble du disque. Le jeu très texturé de la guitare et son placement insolite en tant que toile de fond ajoutent la densité caractéristique du son d’Ulcerate, avec ses va-et-vient entre rythmiques graves, interventions aiguës et arpèges mélancoliques. Avec l’épaisseur saturée du son de basse, tous ces éléments renforcent le climat pesant et suffocant tout au long des 8 titres qui oscillent, pour la plupart, entre 7 et 8 minutes en moyenne. La durée des morceaux permet aux musiciens de miser sur le développement de l’ambiance, à grand renfort d’accélérations, de breaks, de passages calmes pendant lesquels ils exploitent de nombreuses nuances. Bref, Ulcerate use les recettes déjà exploitées sur les opus précédents, mais de manière encore plus subtile et de ce fait, on sent que le groupe affine son art d’année en année, la maturité aidant. Le chant, puissant, trouve encore mieux sa place à la fois au sein des compositions mais également au sein du mix. Ulcerate développe avec cet album une musique mieux équilibrée, affinée, où les instruments semblent plus facilement trouver leur place. La production, même si celle-ci varie peu, est moins frontale que sur Vermis, le disque précédent. Un peu plus large, elle permet une mise en valeur du climat et le son gagne à la fois en lourdeur et en précision sur les passages denses. Les titres s’enchainent avec beaucoup de cohérence, le très complexe « Abrogation » en ouverture, avec ses riffs à tiroirs et ses multiples breaks, « Yield to Naught » et son final saisissant, le pachydermique « There are no Saviour » suivi de « Shrines of Paralysis », le morceau le plus long et ambiant. Après un court « Bow to Spite » en guise de pause cataclysmique, L’album reprend son cours avec « Chasm of Fire », et son développement sombre et progressif. « Extinguished Light », pessimiste à souhait et « End the Hope », clôturent l’album. En définitive, Ulcerate continue sur sa lancée et propose une musique introspective, très travaillée, chaotique et nuancée. Ne cherchez pas de grooves ou de riffs qui font bouger la tête, les musiciens sont dans une autre perspective musicale et leur death metal très caractéristique à la sonorité moderne, loin des clichés du genre, continue son chemin avec ce très bon Shrines of Paralysis. |
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