CHRONIQUES ALBUMS

A l’écoute de Cygne II, on sent que les frangins de H-one ne sont pas là pour trier des lentilles, la cuisine metal, ils savent la faire. En effet, tous les ingrédients nécessaires à la confection d’un bon metal qui tabasse sont présents, et en plus, c’est de la bonne cuisine française, et qui plus est, bio, car le groupe est très sensible à l’environnement et à sa préservation.

Inspirés par Gojira, le restaurant 4 étoiles voisin, car H-one vient de la région Toulousaine et Gojira des Landes, le groupe arrive néanmoins à proposer une recette originale, un menu à la fois consistant et fin qui propose lui aussi sa petite touche personnelle.
Une pincée de deathcore, un zeste de Soulfly pour certains riffs et le grain de la voix aux saveurs cavalériennes, une grosse louchée de metal moderne mixé à quelques épices de metal oldschool, voilà ce que nous propose H-one.
De l’entrée au dessert, tous les plats proposés respectent la thématique metal moderne annoncée sur la carte mais arrivent à se démarquer les uns les autres par leur variété sans dénaturer le contexte général. C’est là toute l’intelligence de la mise en œuvre dans le processus de composition du menu.
« Salt War » en guise de hors-d’œuvre, bien rentre dedans comme il faut, suivi de « Home » plus groovy avec son couplet original épuré pour mieux mettre en valeur l’efficacité du refrain. « Pray For My Name », bien lourd, écrasant, précède à « Mother » qui déboule avec son blast terrifiant puis Headcharger et son petit côté stoner. On est à plus de la moitié du repas auditif et on sait déjà qu’on y reviendra.

« Moved Reasons » est servi en guise de trou Normand pour nous aider à digérer, petite pause pendant laquelle on peut clairement percevoir l’ombre de Robert Smith planer au-dessus de la ligne de basse, du son de guitare et du jeu minimaliste sur les toms. Place maintenant au fromage et au dessert, « Black Clouds » titre puissant, le genre de morceau qui rend dingue en live suivi de « Final Track » avec sa structure complexe et son couplet sombre. Le repas terminé, le groupe offre le petit café sous la forme d’un hidden track.

Après l’écoute de Cygne II, on est conscient de s’en être pris plein les cages à miel mais malgré cela, l’envie de remettre le couvert persiste, H-one, c’est addictif. Le groupe propose un metal moderne, varié, ose parfois prendre des risques par le biais de cassures rythmiques originales et de changements d’ambiance surprenants qui, de ce fait, maintiennent l’attention de l’auditeur tout au long des 8 titres. Cygne II est un disque parfaitement dosé, très bien produit, homogène et qui se déguste avec beaucoup de plaisir. Allez, j’ai un petit creux, j’y retourne.