CHRONIQUES ALBUMS

Mike Muir est une icône en matière de metal. Le frontman au travers de Suicidal Tendencies, de Cyco Miko, de Infectious Grooves a posé de nombreux jalons, a contribué au développement de certaines orientations musicales dans le milieu metal. Prolifique, le vocaliste édite régulièrement des albums sous l'étendard S.T.

Au titre révélateur de la situation mondiale actuelle, doté d'une pochette sans équivoque, "World Gone Mad" arrive dans les bacs.

Le programme est simple et direct, l'ouvrage est à l'image du panel du groupe dans toute sa splendeur.

L'ouverture faite par "Clap Like Ozzy" débute sur les chapeaux de roues, ses riffs sont écrasants, son groove est soutenu et dense. La rythmique est vrombissante, percutante et s'adapte aux métissages sonores, qu'ils soient thrash, hardcore ou funk. Sans renier la musique qui l'a initié, Mike Muir avance sur un pas doom proche de Black Sabbath, "The New Degeneration" marche sur les traces des aînés jusqu'à son solo appliqué, le titre s'invite dans une ambiance hardcore plus directe et rentre-dedans à l'issue de cette évasion de six cordes. Psyché et ambiant, "Living For Life" devient imposant en moins d'une minute. Dave Lombardo s'accorde des interventions décalées ajoutant une touche enjouée. La brutalité sait s'effacer le temps d'une intro aux airs de ballade, "Get Your Fight On!" dévie dans un thème au tempo posé et au chant rappé avant de croiser des riffs thrashy. Comme "The New Degeneration", "World Gone Mad" emprunte une atmosphère pesante malgré ses riffs tranchants et percutants. "Happy Never After" semble se scinder en deux parties par ce break survenant après quatre minutes de thrash puissant. Son second souffle tourne au hardcore. Restant dans ce domaine, les titres suivants "One Finger Salute", "Damage Control" et "The Struggle Is Real" se déclinent au format groovy / funk pour le premier puis plus robuste sur les deux derniers.
Avec autant d'émotions, il est temps de reprendre ses esprits. "Still Dying To Live" prend des airs de ballade doomy et s'emballe dans une danse harcore vers la fin du morceau. La clôture de l'ouvrage se fait en mode acoustique, guitare folk et feu de bois avec "This World". Son final s'intensifie et voit venir les guitares électriques.

"World Gone Mad" dévoile les qualités techniques de chaque membre par le mixage des styles et la maîtrise d'interprétation. Les voix oscillent entre des hurlements et des parties mélodiques. Les guitares distillent des riffs tonitruants ainsi que des soli clairs ou denses. L'assise rythmique tenue par la basse est groovy, solide et dynamique, lors des instants de slap. Dans cette architecture, sa consoeur a les peaux dures dans tous les tempi entrepris par la frappa de Lombardo.

Après une telle écoute, il ne reste plus qu'à relire les pistes de l'ouvrage et attendre la venue des musiciens pour défendre ce dernier sur les planches.