BÄDR VOGU
Wroth [ 2016 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album
Durée : 73.05
Style : Sludge
  Infos :
  Contact label :
  Contact groupe : https://fr-fr.facebook.com.badrvogu https://badrvogu.bandcamp.com
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 24 septembre 2016 , réalisée par guiyomm
   
Curieux en quête de sonorités nouvelles, passez votre chemin. Non-initiés, laissez tomber : ce nouvel album de Bädr Vogu n'est assurément pas pour vous. Rien que le nom de la formation laisse circonspect : une orthographe aussi barbare ne laisse rien présager de paisible. Effectivement, l'orthographe du patronyme du groupe, comme son artwork, est à l'image de la musique délivrée : violente et inquiétante. Bädr Vogu, formation étasunienne d'Oakland (Californie), sort sa première démo en 2010, deux LP ( Exitium en 2011, Agglomeration en 2014), un split en 2012 avec Wilt.
Le quinquet ne fait pas dans l'originalité mais se concentre sur l'efficacité de ses compositions en officiant à la croisée de plusieurs genres (sludge et stoner principalement, doom et death dans une moindre mesure) de la manière la plus appliquée qu'il soit. Rien de novateur donc dans la musique de Bädr Vogu qui tire pourtant admirablement son épingle du jeu musical en proposant des compositions équilibrées où la violence, le désespoir et quelques pincées d'un blues graisseux et brûlant se mélangent dans la plus grande harmonie. Le propos est à la fois lancinant et assommant : au bout de 10 secondes d'écoute vous savez qu'il vous faut arrêter ( car vous avez quasi immédiatement reconnu la haute toxicité musicale de la chose) mais vous n'êtes malheureusement plus en mesure de le faire. Pris au piège, trop tard.
Wroth, c'est le nom de ce nouvel opus, asphyxie (comme les albums précédents d'ailleurs) donc auditivement et psychiquement l'auditeur : la lourdeur implacable des compositions, caractérisée par une lenteur rythmique désespérante couplée à des guitares accordées 4 tons en dessous imposant leurs présences par une puissance démesurée, confine à l'obésité sonore morbide (la comparaison qui me vient pour imager le propos serait un 38 tonnes tentant de tirer un troupeau d'éléphants). Si on ajoute à ça une basse vrombissante apportant une rythmicité tellurique hallucinante et un chant soit death soit hurlé (limite post hardcore) impressionnant par sa puissance et sa texture qui colle au plus près des parties instrumentales proposées on obtient un album qui mérite le respect. Je tiens également à souligner la qualité de la production qui met en avant de la meilleure façon qui soit les compositions.
Alors évidemment, la différence entre les 9 morceaux que Wroth donne à entendre est ténue : ils sont tous longs, voir très longs ( 7 minutes en moyenne, seule l'intro de « Deadweight », titre incongru à part entière de 2 minutes vous laisse un très court moment de répit en proposant un instrumental guitaristique ), les enchaînements mélodiques et riffs proposés pour les non spécialistes des styles pré-cités peuvent paraître redondants.
Bädr Vogu propose une nouvelle production qui est d'excellente facture et vous l'avez compris, son but (à mon sens) n'est pas de fédérer des brebis égarées musicalement (quoique, on ne sait jamais) mais de rallier à lui les fans déjà acquis aux causes sludge et consors. Noble entreprise qu'il réussira je pense facilement au vu de la qualité de sa musique (en écoutant un morceau comme « Deadweigh », vous comprendrez tout de suite ce que je veux dire...). Cependant, un groupe comme Bädr Vogu devra dans le futur à mon sens renouveler ses compositions s'il ne veut pas lui même être asphyxié par les genres dans lesquels il évolue au vu des normes musicales rigides qui les balisent et du nombre de formations qui évoluent déjà dans la même sphère...
Mais en attendant, si vous vous reconnaissez en ce public averti dont je fais ici état, foncez sur cet album vous devriez vous régaler !







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