CHRONIQUES ALBUMS

Quasiment une douzaine d’années d’existence et quatre albums sans compter de nombreuses places dans des compilations et autres promos, on peut dire que ce dernier Trilateral Progression n’est pas un coup d’essai. En somme Neuraxis tient fièrement son rang auprès de formations canadiennes de haute volées telles que Cryptopsy, Martyr, Gorguts et tant d’autres..

Ce n’est pas ce dernier Trilatéral Progression qui inversera la tendance. Après un Truth Beyond qui s’affirmait comme un petit chef d’œuvre Canadien il faut avouer que le niveau atteint ici était plus que respectable et ceux qui s’en sont délectés seraient en droit de se demander si ce Trilateral Progression hisse la barre à un niveau supérieur. Cela pourrait se confirmer d’emblée par le ‘simple’ travail de Yannick St-Amand aux manettes de la production qui a - entre autres- produit des pointures Canadiennes tel que Martyr ou Ion Dissonance, cela gratifiant d’un rendu encore plus efficace et précis que la précédente galette.

Neuraxis fait partie de ces groupes de Death metal aux structures de compositions complexes qui offrent des parties instrumentales très travaillées le tout dans un niveau de technicité et de maîtrise instrumentale plus que louable. Un rapprochement pourrait se faire avec des formations à l’image de Spawn of possession ou Severed Savior notamment pour la complexité des structures mais Neuraxis ajoute une autre dimension instrumentale supplémentaire avec des appointements progressifs et des passages qui tendent sur le mélodique. Ainsi, après un court prologue ambiant pour la politesse, l’album démarre en trombes avec « Clarity « qui plonge directement l’auditeur dans un déluge de blast beats et dans un titre relativement violent.
Contrairement à ce que pourraient penser certains rétifs du Deathmetal velu, ce surplus de vitesse et ces enchaînent de riffs incessants ne se montrent pas vecteurs d’une certaine platitude dans l’album, tant l’ensemble est d’une certaine richesse. Le chant n’est pas en reste et prouve toujours une certaine maîtrise, allant du guttural au chant plus hurlé, sans compter la présence de nombreux guests de qualité à l’instar de Jason Netherton de Misery Index , Alex Erian de Despised Icon, Loisel d’Augury ou de Guillaume Audet de Nefastus Dies dont la présence justifie une grande diversité dans les backing vocals.

Bref, un album réellement plaisant qui combine l’efficacité du Brutal Death avec une maîtrise et une habilité de composition qui distillent ça et la des passages particuliers lui donnant un caractère certain, le tout soutenu par la production de haut vol de Daniel St-Amand. Neuraxis est en mesure, avec ce Trilateral Progression, de convaincre un grand nombre d’auditeurs acquis à la cause du Deathmetal ainsi que ceux qui cherchent quelque chose qui se place au-delà des standards du style.Une bonne pierre de plus à l’édifice du metal Canadien après un dernier Cryptopsy aux avis mitigés et en scrutant au loin l’arrivée du prochain Martyr…