CHRONIQUES ALBUMS

Cela fait longtemps que je n'avais pas eu entre les oreilles les titres d'un groupe obscur venant d'une contrée lointaine ou une démo home-made produite en Do It Yourself dans une cave du fin fond d'une forêt Suédoise. Je crois que c'est ce que j'aime le plus dans la musique. Dénicher sans cesse des petites formations qui ne veulent pas devenir connues car ils préfèrent les petits comités et écouter leur musique qui concorde assez souvent avec leur image, c'est à dire une musique peu accessible au son brut. Ce n'est pas pour rien que je cherche à dénicher la box de ORDO BLASPHEMUS ou celle de NORDAVIND...
Là, il n'est pas question de Black Metal, ou alors seulement en partie. Nous avons affaire à PYROMANCER, un duo Américain venant vraisemblablement du Kentucky et jouant du Blackened Death Metal assez blasphémateur d'après ce que j'ai pu trouver. Ce duo est un nouveau projet mené par Conqueror Horus (chant et cordes – ALTARS OF SUFFERING, etc) et par Master Of Graveyard Torment (batterie – TOMBSTALKER). C'est leur première démo, c'est sorti l'année dernière, c'est réédité cette année en CD par les Polonais de Godz Ov War Prods et ça fait sûrement pas dans la dentelle !

A partir de là, ça va très vite.
On assiste à un véritable déchaînement de haine de la part des résidents de Lexington, KY. Le blasphème bat son plein au travers de cinq titres aussi courts que puissants. La démo durant treize minutes, imaginez donc la puissance d'autant plus que la qualité audio laisse à désirer... Mais ce n'est aucunement un problème ici. Au contraire, tout est cohérent : à musique brute, qualité brute.
Parlons-en d'ailleurs de la musique. Le son étant axé sur les fréquences hautes, nous nous retrouvons avec des guitares incisives, une caisse claire et des cris. La basse et la grosse caisse sont passées à la trappe, seuls quelques passages nous permettent de les distinguer dans cet amas bruyant d'informités organisées. Stylistiquement parlant, on se situe dans un Death où les cris sont réverbérés donnant un côté mystique et donc Black Metal à la musique. Ce dernier genre se savoure paradoxalement sur des parties mettant en avant des rythmes plus classiques que les blast-beats, donnant alors naissance à un semblant d'atmosphère macabre.
Cinq titres plus tard, c'est le verdict.

PYROMANCER m'a conquis. Si ce n'est plus.
Le duo ne tombe pas dans la facilité en nous proposant une démo poussée, certes courte et ressemblant à du bruit organisé, là où d'autres proposeraient une version revisitée et/ou recopiée des clichés du style entassés sur une cassette vendue au prix d'or.
Alors oui, c'est brut, c'est bruyant, c'est tout ce que vous voulez. Mais mon dieu que c'est bon !