CHRONIQUES ALBUMS

C'est une pièce complexe que nous a concocté FAR FROM YOUR SUN pour un premier album. "8 singles réunis en un album" nous vante la promo du groupe Parisien. En effet, chaque morceau a été publié sur le net avant d'être compilé pour promouvoir ce qui est, à la base, un projet réunissant divers arts : photographie, musique, peinture, danse. FFYS n'est pas qu'un projet musical donc, le visuel y a une part importante. Non pas à la manière d'un PINK FLOYD par exemple, qui utilisait un visuel scénique très travaillé, mais plutôt à la manière d'un groupe multi-artistique ou la musique n'est pas centrale, juste une partie du projet. Et comme notre webzine chronique avant tout des albums musicaux, ça tombe bien ! Nous laisserons l'aspect visuel à d'autres, plus qualifiés pour en parler, car pour l'audio, il y a déjà un sacré morceau à évoquer.

Et il s'agit souvent d'un sacré morceau lorsque l'on chronique un album de rock progressif, où tout est pensé, travaillé, où chaque note trouve sa place et est une pierre importante de l'édifice. Un sacré morceau aussi car les titres sont longs, parfois proche du quart d'heure ou des dix minutes. Seul A THOUSAND LIVES revêt l'habit d'un véritable single avec ses 3 minutes 30. Dans l'ensemble, cet album baptisé IN THE BAGINNING ...WAS THE EMOTION, se rapproche de ceux d'un groupe comme LEVEL42. La voix est très chaude, les guitares souvent en clean et sur des arpèges. Les claviers servant surtout d'arrière plan (pour parler visuel) pour appuyer l'ambiance planante. Le mixage équilibré permet à la basse d'être très présente et appui la partie rythmique de l'album, un point fort. Car même si le tout reste très lent, il n'en demeure pas moins technique.

Le morceau titre instaure dés le départ cette ambiance. Le tempo est lent, les plans de guitares sont en boucle montant progressivement vers un final plus intense. Un final que se poursuit sur UNDER THE HANDS OF TIME, morceau beaucoup plus rock : les guitares sont plus lourdes, la batterie accélère. Ce côté rock on ne le retrouve pas souvent, mis à part en fin d'album sur ON THE PATH ou FAD.

Dans l'ensemble, mis à part ces 2 escapades rock plus couillues, nous avons à faire à un album calme et planant. Ce qui permet de souligner les parties mélodiques que nous avons apprécié, surtout concernant le chant. Comme la basse, il s'agit du gros point fort de l'album. Cet voix, nous l'avons évoqué, possède un timbre particulier, doublée parfois d'une autre voix plus claire, complémentaire aussi, se permettant de monter davantage dans les aigus. Instrumentalement, c'est plus complexe, moins mélodique et finalement il y a un côté minimaliste qui rend plus intime cet album, le rend moins abordable aussi. Un titre fleuve comme ANNABEL LEE (12 minutes ! ) typiquement progressif, au sens propre comme au figuré, rebutera certain. Et pourtant, à force d'écoute le titre se révèle peu à peu, se fait apprécier. Il permet de comprendre cet aspect minimaliste de la musique de FAR FROM YOUR SUN, où la basse fonctionne comme un bourdon, sur lequel se greffent guitares, voix et arrangements. Ces derniers, discrets, sont pourtant indispensables, entre des voix fantomatiques (ANNABEL LEE justement), des violons lancinants ou des claviers atmosphériques.

IN THE BEGGINNING...WAS THE EMOTION est un album difficile à appréhender. Il faudra être patient pour en apprécier les qualités. La mise en musique du poème de EDGAR ALLAN POE en est l'exemple parfait puisqu'il en résulte un morceau long, progressif et dont le thème est intrinsèquement peu exempt à être apprécié d'un large public. Pour ceux qui ont envie de s'y plonger : vous apprécierez !