CHRONIQUES ALBUMS

En lisant le nom : OMRADE, on imaginerait tout sauf que le groupe soit Français. D'autant plus en lisant dans la bio le style auquel s'adonne le duo : l'avant-gardisme. Houla mes aïeux ... Quand un groupe se décrit (ou est décrit) ainsi, c'est soit que c'est barré, ou alors inclassable dans ce qui existe. Dans le cas d'OMRADE ... on dira que c'est les deux. Et EDARI est tout autant difficile à expliquer.

L'album s'ouvre sur un titre Trip-hop (qui reviendra régulièrement dans l'album) : MOSTOGN. ce qui frappera avant tout, c'est la présence de ce cuivre, ce saxophone, peu commun dans un album de Metal. On avait bien eu quelques tentatives dans cette branche du métal (ULVER, THY CATAFALQUE) mais cela surprend toujours.
Le son reste dans un registre très post-rock, fait de nappes de synthé superposées, accompagnés de chants clairs et de rythmiques très artificielles (boîte à rythme) Lorsque vous posez l'oreille sur EDARI, Soyez conscient d'abandonner toutes formes de bio-organismes. La voix féminine de SATELLITE AND NARROW pourra vous rappeler cette sensation de musique organique, quoique certains passages se retrouvent même 'cyberisés'. SKYME PERFUME et ABEN DOR se retrouvent, eux, marqués de l'empreinte des KRAFTWERK et KLAUS SCHULZE.

A l'image de ce qu'a pu faire M83 pour le film Oblivion, la sensation première d'EDARI, c'est celle d'écouter une bande originale de film tant l'aspect musical prend le pas sur le chant. C'est souvent vrai dans ce style de métal, me direz-vous ? Pas toujours, et c'est pour cela qu'on le souligne.

Arrivé au sixième morceau, on se dit qu'on n'a toujours pas trouvé un titre réellement direct. La musique d'OMRADE se mérite, se vit mais surtout dérange. C'est l'effet horrifique de cet ABEN DOR à ne pas mettre entre toutes les oreilles. Les claviers lancinants servent de fond sonore à des voix torturées et monstrueuses. La musique n'est clairement pas la seule inspiration d'OMRADE, le cinéma joue un rôle prépondérant ici. Le cinéma d'horreur surtout, celui dont les ambiances glauques sont primordiales.

Le mieux, pour découvrir OMRADE, vraiment, c'est de se plonger dans son album EDARI. Il en rebutera beaucoup mais clairement le but ici n'est pas de faire de la musique populaire. Il nécessite engagement et volonté de l'auditeur. La volonté de vouloir pénétrer cette atmosphère lugubre (voire presque nihiliste sur la fin) et d'en arriver au bout car l'album est aussi exigeant. Si le cœur vous en dit ... On vous le conseille.