ANTHROPIA Non-euclidean spaces [ 2015 ] |
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CD Album Durée : 70.20 Style : Metal progressif |
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Chronique : 03 avril 2015 , réalisée par Ivan.Jack | ||||
En France, pays très « tradition » et très « fermé » dans la diffusion médiatique de la musique, on nous montre de plus en plus de gosses, enfin d'ados à peine pubères en mal de reconnaissance et de look qui s'époumonent devant un micro ou qui font des manières dans ces belles émissions de divertissements genre « The voice » ou « La nouvelle star »... Je suis heureux de remarquer que depuis plus d'une bonne dizaine d'années, notre chère vieille France détient un nombre non négligeable de talents dans tous les styles, dont le Metal... Kells, Klone, Hacride, Nemo, Inhepsie, Trepalium, Gojira, Wolve, Benighted Soul, Adrana, voici un autre talent : Anthropia. Certes, le groupe n'est pas nouveau, « Non-Euclidean Spaces » est son troisième album. J'avais découvert leur style avec leur premier méfait Ereyn Chronicles que j'avais trouvé très bon, mais très chargé musicalement, du metal progressif pour initiés... Le deuxième album était dans la même lignée et il est vrai que j'ai eu une petite appréhension en écoutant cette nouvelle galette... Agréable surprise, la concision est de mise ici, Hugues Lefevre, maître d'oeuvre du projet, chanteur et guitariste virtuose, a su diffuser sa musique sans en mettre partout et en faisant évoluer l'histoire du début à la fin, ça se sent... Rassurez-vous, le metal prog est maître encore ici, mais avec peut-être plus de retenue, un côté timidement symphonique se profilant par moments, et surtout des mélodies travaillées et inspirées. De plus, la voix omniprésente de Nathalie Olmi colle bien à l'ensemble et apporte une belle fraîcheur dans ce maelström de rythmiques alambiquées, de chorus affolés et de rythmes effrénés, même si je pense qu'elle aurait gagné en intensité en jouant l'agressivité et la torture, son timbre restant assez similaire et presque trop calme au fil des chansons. Tous les musiciens sont excellents et les cinq premiers morceaux sont sublimes, intenses, embarquant notre esprit dans le monde horrifiant de HP Lovecraft du début du 20ème siècle, auteur de dark-fantasy et horror-fantasy, à la limite de la science-fiction... Connaissant très bien l'univers de cet écrivain, j'ai été déçu, et c'est ma seule critique de tout le disque, qu'on ne ressente pas plus de terreur et d'oppression en écoutant cette musique. Je trouve même le tout plutôt gai, voire sautillant par moments, comme sur « Credits » et « The Snake Den ». Le génie de Lovecraft était justement de suggérer l'horreur et la terreur plutôt que de définir et expliquer avec des mots ce qui se passait dans les nouvelles qu'il écrivait... Il y avait toujours une oppression latente, inconnue, que l'on sentait arriver mais dont on arrivait pas à connaître la nature ni d'où provenait cette peur... Le genre de peur qui nous font tressaillir en lisant tout en regardant par-dessus notre épaule... au cas où... A noter la présence de Arjen Lucassen, qui joue les narrateurs sur quelques passages et Edu Falashi, ex-Angra, qui donne des décibels aigus sur « The Snake Den ». Moi je dis bravo à Hugues et toute sa troupe, je ne sais si le groupe prévoit de tourner sur scène, attention donc aux oreilles averties, la musique d'Anthropia est excellente, certes, mais s'apprivoise petit à petit afin d'en découvrir toutes les subtilités... C'est dans ces rares moments-là que je suis fier de vivre dans ce pays, nos talents artistiques existent, à foison, ils n'ont pas tous fui à l'étranger (où l'on donne beaucoup plus de chance aux créatifs), alors nous devons les soutenir pour qu'ils soient reconnus par le plus grand nombre et enfin diffusés à leur juste valeur. |
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