CHRONIQUES ALBUMS

Nous y voici donc ! Mais où ça me direz-vous ? Au troisième album de la trilogie des black-metalleux Ibères NOCTEM. Ceux de Valence étant devenus depuis leurs débuts en 2001 une énorme entité malfaisante dans le style du métal noir Européen. Ils nous avaient interpellés une première fois en 2009 avec « Divinity » opus inspiré par l’Atlantis, avaient enfoncé le clou avec le brutal « Oblivion » de 2011 basé sur la civilisation Maya et tourné sans cesse avec leur image de loques maudites en haillons et leurs prestations musicales crues et sauvages. Ils nous provoquent à nouveau en sortant début Avril « Exilium » inspiré cette fois-ci par la mythologie Mésopotamienne.
Alors bien sûr NOCTEM dérange, NOCTEM va de l’avant en s’aventurant de plus en plus dans des chemins « tortureux » et torturés qui lui sont propres laissant derrière lui les similitudes rassurantes de musiques inspirées par un bouillon glauque où surnagent des bribes de BEHEMOTH, DIMMU BORGIR, SEPTIC FLESH et pourquoi pas ROTTING CHRIST. La démarche du développement de l’antithèse de l’ensemble absurde des religions humaines y étant sûrement pour quelque chose…

Ainsi donc, Beleth, Exo, Nekros, Ul et Vhert (nouveau batteur), ont placé la barre bien haute pour ce troisième chapitre intitulé bien sûr « Exilium ». Le groupe a effectué un travail remarquable de composition et de ce fait tissé une toile épique assez unique faite d’orchestrations grandioses, de chœurs remarquables entrecoupés d’agressivité, de brutalité mais aussi de mélodies acoustiques.
Une batterie inventive et implacable est bien mise en avant avec des breaks remplis de riffs vicieux, le tout dominé par un chant grave, presque caverneux, presque death finalement. Et soudain voici un cri, voici une voix angélique qui vous emmène subitement en enfer, nous les cadavres du champ de bataille se décomposant sous une lumière blafarde où des corbeaux déchirent nos chairs noircies et sanguinolentes.
Voilà ce que nous inspire ces 46 minutes d’enregistrement qui ne paraissent durer que le temps d’un long soupir, le temps d’un vol des oiseaux de malheur, l’espace du temps qui passe comme passent les civilisations finissant dans la destruction et la mort, éphémères…
Au final voici un métal extrême créatif époustouflant de la part de Noctem, apportant un second souffle salvateur au black-metal qui semblait tourner un peu en rond depuis quelque temps, ne nous voilons pas la face ni ne nous bouchons les oreilles.


Comme vous l’aurez compris et ayant apprécié « live » bien souvent les œuvres de ceux de Valence, je ne puis qu’attribuer un coup de cœur à « Exilium » c’est sans appel. Et j’irai même plus loin en vous disant que cet album est le plus épique, le plus sombre, le plus violent, le plus apocalyptique de NOCTEM. Un album qui peut prétendre au trône du meilleur black-death Européen pour 2014 tout simplement.