CHRONIQUES ALBUMS

NECROPHOBIC est sous les feux de l'actualité depuis un petit moment mais pas pour ses sorties artistiques. D'abord, il y a eu le suicide à l'âge de 42 ans de Blackmoon, ancien guitariste et membre fondateur du groupe mais aussi responsable du mythique "The secrets of the black arts" de DARK FUNERAL, puis, c'est le frontman Tobias Sidegard qui fera parler de lui en étant condamné à 18 mois de prison ferme pour violence à l'encontre de sa femme et de ses filles, prouvant par la même occasion son crétinisme et sa lâcheté aigu, ce qui ternit, bien évidemment l'image du groupe, ce dernier sera d'ailleurs congédié de son poste, mais il a participé à l'élaboration et à l'enregistrement du disque. C'est dans ce contexte obscur que NECROPHOBIC publie son septième album intitulé "Womb of Lilithu". Il est à noter que Frederik Flokare (UNLEASHED et producteur des deux derniers opus) et Robert Senneback (fondateur de DISMEMBER) viennent compléter le line-up également composé de Joackim Sterner à la batterie et de Alex Friberg à la basse, le combo étant orphelin de frontman pour les raisons que vous savez.

L'enthousiasme de la découverte d'un nouveau NECROPHOBIC n'est pas vraiment au rendez-vous, non seulement de part les faits divers entourant le groupe mais aussi par les morceaux qui ont filtré sur le web, assez peu intéressants, à l'image de leur avant dernier opus "Death to all" qui sentait le pilotage automatique à plein nez. Mon boulot de chroniqueur m'oblige à l'impartialité et je décide d'appréhender ce nouveau disque sans à priori. Force est de constater que les petits plats ont été mis dans les grands, la musique de NECROPHOBIC semble beaucoup plus travaillé et bien plus léché qu'à l'accoutumé, en témoignent le très grands nombre d'arrangements qui émaillent la galette. La musique du groupe est toujours aussi rapide et sombre comme sur Astaroth" ou "The necromancer" mais elle est aérée par des chants incantatoires ou par la mise en place de parties plus atmosphériques très sombres. Il est aussi à noter que Frederik Flokare illumine de tout son talent "Womb of Lilithu" à coup de solos biens sentis ("Asmodee", "Paimon").

Mais voilà, trop d'arrangements, tue l'arrangement, "Womb of Lilithu" est nettement moins percutant que ses prédécesseurs. Aussi, de nombreuses longueurs sont à déplorer ce qui confèrent à une réelle linéarité à l'opus. De plus, le disque est excessivement long (plus de 60 minutes) et l'ennuie ainsi que la lassitude prennent le dessus sur la durée, si bien que terminer l'écoute intégrale de cet album relève d'une véritable épreuve. Pour couronner le tout, certains morceaux plutôt faibles (pour rester gentil) comme "Splendour nigri solis", "Furfur" et "Marchosias" auraient pu être supprimés, l'opus aurait gagné en efficacité, ce qui n'aurait pas été un mal.

"Womb of Lilthu" n'est pas un opus raté mais pas réussi non plus, à trop vouloir en faire, NECROPHOBIC s'est noyé dans sa luxuriance et a complètement perdu en puissance d'impact. Alors certes, la qualité des musiciens n'est pas à remettre en doute, mais certaines compositions traînent en longueur et d'autres sont totalement dispensables, ce qui rend ce disque assez ennuyeux sur la longueur. Au vu du contexte actuel, ce n'est pas cet album qui redorera le blason du groupe, de plus remplacer un frontman comme Tobias Sidegard ne sera pas une mince affaire.