ANORAK Go Up in Smoke [ 2013 ] |
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CD Album Durée : 42.34 Style : Hardcore |
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Chronique : 27 septembre 2013 , réalisée par blacklakenidstang | ||||
Il y a quelques jours, l’équinoxe d’automne a été fêté par les individus qui se plaisent à vivre cette belle saison, colorée bien que pluvieuse. L’occasion donc de dégainer non pas mon parapluie mais le nouvel opus des picards d’ANORAK. Loin de moi les ersatz de blagues plus que douteuses, il me faut vous emmener découvrir en ma compagnie ces musiciens venus d’Amiens par le biais de leur nouvel album, Go Up in Smoke. Tout d’abord, visuellement, il faut avouer que le pari est réussi : l’artwork est tout à fait fascinant et donne clairement envie d’entendre ce que cela donne en musique. En l’occurrence, il s’agit d’un enfant alité, ses mains sur le ventre, avec le bras tendu d’une seconde personne qui a l’air de vérifier sa température : nul doute que l’enfant est en mauvaise posture. Mais quelle est cette maladie ? Pourquoi ce dernier est-il dépourvu de ses yeux, son nez, sa bouche et possède-t-il un visage si lisse ? Terrible sort que d’être privé de son visage puisque ce dernier, sans compter les sens primordiaux qui lui sont liés, fait partie intégrante de la personnalité de quelqu’un... Est-ce donc là une forme d’homogénéisation radicale de la population, une vision future d’une société holiste où les identités des individus seraient à ce point effacées ? Il semblerait pourtant qu’aucune de ces suppositions ne soit fondée (ce qui me fait probablement encore plus apprécier cet album avant même de l’écouter, la complexité étant toujours bienvenue en ce domaine). En effet, à la lecture des paroles, le concept de cet album semble plutôt basé sur une histoire bien plus sanglante. Concrètement, le premier morceau, "I’ve Never Been…", annonce la couleur sans échauffement : on est directement projeté dans la peau d’un meurtrier, assurément cannibale, se délectant, dans son sanctuaire, de ses actes coupables. D’un point de vue musical, les pulsions meurtrières sont incarnées avec brio par l’agressivité du hardcore sauvage d’Anorak, qui réussit quelque peu à nous faire ressentir ce que l’anthropophage en question ressent lui-même. Ainsi, Go Up in Smoke offre un véritable achalandage de sensations : la souffrance lors de moments où la musique se veut totalement étouffante ("I’ve never been…", le premier morceau, où l’on peut avoir tendance à se placer du côté de la victime), l’horreur dans les moments rapides et survoltés où hardcore devient synonyme de carnage ("Horror for Trance"), un certain plaisir apparenté à la transe qui souligne le bien-être quasi-sexuel que peut ressentir le psychopathe lors de l’accomplissement de son acte ("Deserve Your Meat"), sans oublier l’aspect plus ou moins cultuel prenant la forme d’un rite auquel ce chasseur d’Homme se sent lié et ne peut échapper, à la manière d’un code religieux ("Red Cellar (part I)"). Ainsi, Anorak nous offre là près de 45 minutes de violence extrême dans un genre plus que maitrisé puisqu’ils ont su élever la barre par rapport à leurs deux précédents opus (qui étaient déjà bien loin de la médiocrité, c’est pour dire !). D’un point de vue tout à fait personnel, si le hardcore n’est pas l’un des mes genres musicaux de prédilection, Go Up in Smoke a le grand mérite de me donner l’envie de découvrir ce monde plus en profondeur et surtout de voir ce que cela donne en live lors de leur tournée nationale de cette fin d’année. Moralité ? Plus on cherche à être l’être humain parfait et politiquement correct, plus les pulsions intimes se font fortes. A vous de trouver le bon équilibre. |
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