CHRONIQUES ALBUMS

Rescapé de la première vague metal Française, NO RETURN vient de commercialiser un double album au nom peu méconnu "Psychological Contamination". En effet, cet ouvrage est une réédition des deux premiers opus du groupe, soit "Psychological Torment " paru en 1990 et "Contamination Rises" ayant vu le jour en 1992. Ce format contient l'intégralité des deux albums remasterisés et 3 bonus live enregistrés lors du PMFF 2013 pour l'occasion.

Le premier cd est orienté Thrash Metal / Speed Metal ayant pour influences le metal Américain dont un certain Big 4. Faisant l'impasse sur l'intro "Mutants March", NO RETURN envoie d'entrée par "Reign Of The Damned". Durant 48 minutes, les musiciens proposent des titres énergiques et variés, mention spéciale pour "Degeneration Of The Last Decade" et "Vision Of Decadence", quelle puissance en version live! Le chant se voit selon les ambiances clair ou agressif. L'ensemble basse / batterie est efficace, punchy, occupant l'espace et ne laissant pas de répit. Les guitares distillent des riffs saturés et énergiques, le travail de la main droite est remarquable, les soli maintiennent la puissance et la dynamique des compositions. On constate que les titres sont directs, sans fioritures et surtout taillés pour la scène. La production est énorme, l'auditeur est happé par l'ambiance, l'absence de temps morts ne fait qu'accentuer pour notre bonheur le phénomène.

Le second opus, sans changer radicalement d'orientation musicale et après une intro au piano, prend un chemin Death Metal. Les qualités techniques et la maitrise des musiciens restent une constante, les compositions devenues plus brutales conservent leur puissance et variations d'ambiances. Le chant a troqué ses parties claires pour une expression gutturale. Les riffs sont plus soutenus, plus lourds. Les rythmiques s'emballent. La production est plus sombre, plus épaisse et massive. "Sorrow", l'exception qui confirme la règle, est un magnifique instrumental mené par une guitare acoustique épaulée des claviers. Ce moment de grâce est appréciable afin de repartir pour un wall of death et un circle pit.

Que dire de plus? Il est rare de trouver des rééditions qui apportent un plus. Ce double album permet de redécouvrir le talent de NO RETURN, de pouvoir obtenir ces deux volets aujourd'hui introuvables mais aussi de passer 90 minutes à headbanger, à pratiquer le stage diving sur canapé...

Alors foncez vous procurer ce "méfait" qui vingt ans après reste complètement contemporain et ne fait que confirmer les qualités d'un pionnier de la scène hexagonale.