ADEIA Hourglass [ 2013 ] |
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CD Album Durée : 44.04 Style : Metal progressif |
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Chronique : 13 août 2013 , réalisée par Barclau | ||||
Quand on fait une découverte, c'est d'un premier album qu'il s'agit, on lit le communiqué de presse d'une manière différente, avec autant de méfiance que d'entrain. Nous sommes en terrain inconnu, terrain qu'on adore! Quand on lit qu'Adeia est unique, qu'ils ont leur identité, leur son, je me dis vite "ouais bla bla bla", on nous fait souvent le coup pour se retrouver au final sur un mélange d'influences mal digérées. Mais allons-y, donnons quand même à ce disque une chance de nous étonner. Dès le départ en tout cas, je me suis fait accrocher car Adeia possède un élément fondamental: un vrai chanteur! Avec un très bon timbre et une technique impeccable autant en voix claire qu'hurlée ou en grunt, le genre de versatilité aisée qui ne sera pas sans rappeler M. Akerfeldt. Les mélanges et tendances cross-over m'inspirent méfiance. Peur d'entendre une nouvelle sauce de morceaux à tiroir, un passage death par là, stop, un passage black, stop, un passage mélodique, petit pont classique, le tout sans construction. Ô comme je me trompais, tout étant composé avec une subtilité détonante. Là je me dis qu'il n'est pas possible que j'ai sous les oreilles un premier album tant le style est abouti, le sujet maîtrisé. La réponse vient d'ailleurs: les musiciens ont une grande expérience notamment en musique classique pour certains, mais avaient l'envie d'allier la belle à la bête, trempant leurs archets dans un metal du meilleur alliage. Fondé par la violoniste (Laura Ten Voorde), l'aspect mélodique parfaitement tissé se dévoile donc. Mais bon toute cette technique ne serait rien sans un feeling excellent, mais surtout un sens du riff accrocheur aussi, car ici malgré les constructions longues typiquement prog on ne se perd jamais dans de stériles considérations techniques. Adeia ne joue pas au plus fort, mais au plus profond, construisant ses atmosphères comme une b.o par moment, comme un orchestre souvent. "Curdiceps" nous fait entrer dans l'univers par une belle intro lancinante au violon. Entre la voix perchée sur une mélodie magnifique, aux teintes progressives telles que Steven Wilson les maîtrise. On sent que la musique classique rôde, que ce soit dans les accents mélodiques ou dans la construction. La partie qui suit au piano pose une atmosphère large, mais en progression...jusqu'au départ métallique vers 2mn20. On sent vite que le groupe s'y connait aussi en puissance. Voix masculine et féminine sont mêlées pour un résultat convaincant et une suite de riffs inspirés, puis vient le grunt, caverneux, impressionnant et totalement de mise. Le passage vers 3mn50 est impressionnant, théâtral et guttural avant d'être relancé par les deux voix claires harmonisées. Un premier titre plein de surprises et de ressources (et encore j'écope ma description), que la suite du disque ne démentira pas. La créativité stylistique est au rendez-vous, même si personne n'y verra une révolution nous avons affaire à une pure rencontre des genres pour une nouvelle cohérence, la leur. Oui voilà, je suis convaincu. Mais Adeia a aussi une inspiration qui doit être parfaitement alimentée par ses horizons larges, assez larges pour nous offrir un titre comme "Providence" au riff quasi rétro prog-rock sur voix gutturale. Là on pense encore un peu à Opeth par la saveur du riff et la liberté. La guitare a un son assez cru qui colle superbement bien avec les sons bien léchés des cordes frottées. Le passage calme qui contrebalance est magnifique, puis le morceau prend une autre direction vers la 3ème minute dans une ambiance splendide où nous pouvons apprécier le timbre si beau de Franc Timmerman (le groupe doit aussi apprécier Pink Floyd). Le moment de grâce de courte durée sera repris par une bonne rasade de death/heavy mélodique. Chaque morceau est de cet acabit, et avec le titre "Hourglass", Adeia se permet une incursion de musique classique, pour montrer une de ses sources d'inspiration. A leur sauce, ça fonctionne très bien. Et puis ce riff vers 4mn40, simple avec sa rythmique lourde et lente mais à la découpe stroboscopique repartant ensuite vers des terres désolées, les mêmes qu'ont tant exploré My Dying Bride, quel bonheur! "Filling the void" commence par un riff assez basique, mais quand il est complété par l'ensemble il s'en dégage une bonne richesse. Ce qui m'a aussi beaucoup plu dans ce disque, c'est que quel que soit le nombre de pistes, on distingue toujours très bien chaque instrument, son apport...donc le mixage, qui dût être assez difficile, est une vraie réussite. "Inheritance" en fera la plus belle démonstration pour un morceau qui clôt le disque en apothéose. L'intro gracieuse avec cette arpège suivie par un violon désespéré transmettra une humeur brumeuse. Le morceau prend une autre tournure après un petit field recording (ou sample) d'oiseaux, ramenant dans une ambiance sereine jusqu'au départ du chant pour une partie calme bien orientée prog-rock un poil rétro...mais le calme ne peut durer éternellement, la quatrième minute nous relance dans un aspect plus métallisé en gardant un feeling très seventies. La suite sera tissée des meilleurs ingrédients du groupe combinés dans des formes magnifiques (développées sur 14 minutes) sans oublier un clin d'œil classique vers la dixième minute. Le disque m'a rappelé nombre de fois, les textes participant à l'envie de revivre ces émotions, avec le cd dans la main en regardant cet artwork simple/sobre et beau. Le dessous de cd est noir, le reste en noir et blanc avec un graphisme et une typo très psyché 70's comme j'aime, me rappelant beaucoup de disques qui ont bercé des moments suspendus. Une très belle découverte vous attend donc, et il va sans dire que j'attends leur prochain album avec impatience, quoique j'ai de quoi patienter avec Hourglass, en me relisant les textes, casque sur les oreilles, plongé dans ce nouvel univers. |
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