CHRONIQUES ALBUMS

Peter TÄGTGREN nous avait promis une année 2013 consacrée entièrement à HYPOCRISY et bien on ne peut pas dire qu’il se soit moqué de nous. Le groupe n’a pas cessé de tourner que ce soit en tête d’affiche, en festival et en compagnie d’HEVAVEN SHALL BURN sur la fin de l’année. Le groupe vient tout juste de sortir un nouvel album « End Of Disclosure » que déjà cette réédition nous arrive. De plus, le groupe ne fait pas les choses à moitié en nous proposant non pas un mais deux albums remasterisés, les deux premiers du groupe, « Penetralia » (1992) et « Osculum Obscenum » (1993), le tout servi dans un nouveau packaging en double CD s’il vous plait.

HYPOCRISY est né en 1990 après un voyage d’un mois en Floride, berceau du death metal, de son leader et fondateur Peter TÄGTGREN. Le groupe fonctionne à cette époque sous un line up différent. Peter TÄGTGREN ne s’occupe que de sa guitare et c’est Masse BROBERG qui est au chant. Ce dernier s’est par la suite fait remarquer en tant que chanteur de DARK FUNERAL sous le nom d’Emperor Magus Caligula entre 1995 et 2010. Ce n’est qu’à partir de 1994 et l’album « The Fourth Dimension » que le groupe prendra la forme d’un trio avec Mikael HEDLUND à la basse et Lars SZÖKE à la batterie jusqu’en 2004 avant de laisser lui-même sa place à Horgh (IMMORTAL).

Se replonger sur ces deux albums est un peu comme se pencher au-dessus du berceau du death metal scandinave. La production était déjà conséquente pour l’époque et le travail de remastering met en avant des compositions qui pour l’époque sonnaient déjà d’une manière impressionnante. On retrouve le son massif du groupe mais d’une façon plus brute. Les claviers ne sont pas encore présents et les guitares assurent à elles seules toute la profondeur du son. Les compositions sont tout aussi remarquables. L’écoute de ces deux albums justifie le parcours du groupe par la suite. On retrouve les ingrédients majeurs qui ont fait le succès d’HYPOCRISY, la lourdeur et la mélodie. Cependant, celles-ci sont au service d’une musique bien moins mélodieuse que ce qu’HYPOCRISY proposera par la suite. D’ailleurs, à l’écoute de ces albums même s’ils ont aujourd’hui 20 ans, ils n’ont pas tant vieilli que ça. L’énergie est bien là mais le professionnalisme tout autant.

On note sur ces albums des classiques qu’il ne faut en aucun cas rater. Sur « Penetralia », c’est le moment de redécouvrir des titres tels que « Left To Rot », « Burn By The Cross », « God Is A Lie » ou encore « Penetralia ». Cette version augmentée propose des bonus extraits de concerts. La production est intéressante mais la différence d’époque est remarquable, principalement sur « Left To Rot ». « God Is A Lie » sonne un peu plus « underground ». Ce ne sont que des bonus et on préfèrera sans conteste les versions album de ces titres. « Osculum Obscenum » contient un bon nombre de morceaux qui sont par la suite devenus des classiques du groupe, « Pleasure Of Molestation », « Osculum Obscenum », « Inferior Devoties », « Necronomicon »… A noter aussi la reprise très death metal du morceau de VENOM, « Black Metal ».

Cette ressortie marque un retour aux sources de l’un des groupes les plus importants de Suède. Ces albums étaient déjà remarquables par le passé et ils n’ont rien perdu de leur splendeur. A se procurer d’urgence si les originaux vous avait échappé.