CHRONIQUES ALBUMS

Nos chers toulousains avaient mis tout le monde d'accord avec leur premier album "Sunshine". Ils nous reviennent avec un ton différent, préférant l'avancée à la redite, au risque de décevoir certains, mais surtout avec la possibilité de conquérir un public encore plus large. Et pour cause, l'éventuelle mais peu probable déception des premiers passera vite tant la qualité est au rendez-vous. Et ceux qui découvrent le groupe seront happés par sa puissance.
D'abord la production: excellente mes amis!!! Encore un groupe hexagonal qui égale les superprod avec un son monstrueux, puissant, percutant, précis.

L'exécution technique? Un modèle! Parfaite, cette exécution réussit à garder une force rare, entre précision technique et énergie qu'on a souvent du mal à retrouver en studio.
Intitulé "Journey", leur disque nous propose donc un voyage noir et brutal, ainsi que des paroles introspectives sur le rapport au monde et à la religion et à soi, au combien actuel!
Dès le premier morceau, on comprend le propos, qui prend de l'ampleur avec "Deception". Nephalokia abandonne certains de ses aspects pour un côté djent, deathcore, qui d'habitude me rebute.
Quand "Deception" s'ouvre, j'ai l'impression de me prendre une rafale Behemothienne. Bon, les vocaux ôtent l'impression direct, mais la brutalité qui se dégage reste, entre technique, plans monstrueux, riffs lourds et sombres. Les enchaînements de voix sont ultra dynamiques.
Impressionnant techniquement, le groupe n'oublie pas l'efficacité d'une bonne grosse rythmique. Ce qu'il a de deathcore dans l'histoire? Ces gros palms mute omniprésents hyper graves qui donnent une lourdeur à l'ambiance, style rouleau compresseur. Mais attention au terme, je les rapprocherai plus d'un Meshuggah.
"Renegade" continue dans la lignée, avec de très bonnes lignes de guitare mélodique, et de sacrés blasts! "Identity" fera mouche direct, tant le titre est équilibré et présente le meilleur de tous les ingrédients du groupe (héritage post-hardcore plus présent que dans le reste du disque, et plein d'autres!) tandis que "Sacrifice" vous tuera avec son mid-tempo intense, mélodique et ravageur.
"Unearthly presence" est aussi une pièce maîtresse de ce disque qui me convainc à chaque fois plus à chaque écoute supplémentaire. Ce titre est un concentré de talent de composition, d'amenées et de transitions intelligemment pensées. Rien que le beau passage vers 3mn30 justifierait un titre entier, mais Nephalokia n'est pas du genre à se simplifier la tâche, préférant construire, distordre, rebondir et ouvrir toutes les possibilités de leurs titres. "Is that real" commence par une intro Toolesque, en cause ce son clinique et cette belle mélodie empreinte. Un instrumental qui creuse encore plus la complexité de leur identité. "One last step" nous guide vers la sortie, en résumant un peu tous les ingrédients du disque.

Ce "journey" est une belle réussite. Le chant excellent, les idées de chacun, la mise en place, l'efficacité, auront battu en brèche mes doutes. Même si Nephalokia ne révolutionne pas les genres, le groupe a ce truc en plus, cette identité peut être due au fait qu'ils regardent dans plusieurs directions à la fois et qui fait sortir ce groupe de la longue liste d'attente. Bon voyage à vous!