HORD
The Book Of Eliot [ 2013 ]
  Pavillon 666 - metal rock webzine CD Album - Digipack
Durée : 42.23
Style : Metal Atmosphérique / Progressif
  Infos :
  Contact label : http://www.sendthewoodmusic.com/
  Contact groupe : https://www.facebook.com/hordband
 
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TECHNIQUE
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PRODUCTION
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EMOTION
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  Chronique : 17 mai 2013 , réalisée par Blackened
   
Difficile de démarrer cette chronique tant il y a de choses à dire sur cet album. Par où commencer ? Entre musique, littérature, fiction et réalité, interrogations, suppositions… Ce disque nous fait tout simplement voyager grâce à un flot de divers états d’esprit induits par la seule force de la musique. Concentrons-nous justement sur celle-ci.
HORD, combo montpelliérain s’étant fait connaître avec la sortie de son second opus « The Waste Land », propose aujourd’hui la suite musicale et conceptuelle de ce dernier. S’inspirant aussi bien des écrits de T.S. Eliot, de récits mythologiques ou bibliques, « The Book Of Eliot » raconte en effet la vision post-apocalyptique d’Eliot, seul survivant de l’humanité. Et si le pitch peut paraître sombre et ténébreux, la musique de HORD n’est pas uniquement teintée de noir. Elle est même brillante, éclatante, envoûtante, parfois radieuse. Ouvrons le livre (à savoir le digipack de toute beauté) et plongeons-nous dans l’aventure d’Eliot.

HORD propose une évolution stylistique intéressante, entre HACRIDE pour l’aspect atmosphérique omniprésent, KLONE pour le côté rock léché et TEXTURES pour l’aspect rythmique progressif.

On distingue plusieurs moments sur cet album, divisé en trois parties. La première, chargée d’introduire l’album quatre morceaux durant, est des plus réussie. L’introduction arpégée ponctuée de narration littéraire permet à l’auditeur de se plonger directement dans l’ambiance. "Confession" pose les bases d’un album riche, puissant, mais aussi varié. On retrouve tous ces éléments sur ce premier « vrai » titre, où les guitares graves groovent, les voix hurlées (assurées par Hadrien) et chantées (maîtrisées magistralement par le guitariste John) se marient à merveille. Un morceau à la fois simple même si léché rythmiquement, efficace et évidemment atmosphérique, car ce dernier aspect est omniprésent sur l’intégralité du disque. Les mélodies des guitares aériennes, souvent clean et relevées d’effets pertinents, se posent comme étant le véritable fil conducteur du style de HORD. Là où le groupe fait montre d’un talent indéniable dans cette première partie de disque intitulée « Unveiling », c’est dans l’enchaînement des titres, puisque la fin du premier introduit en quelque sorte le thème du suivant, mais exploité de manière différente à ce moment. Subtil et redoutablement efficace. Cette première partie s’achève par un titre étonnement calme et cotonneux ("The Sleepless Journey"), mais qui passe très bien à ce moment de l’album.

La seconde partie évoque les quatre saisons en mettant chacune d’entre elle en lien avec une période de la vie. L’hiver ("Landscape With The Fall Of Icarus") symbolise la vieillesse de manière crue et acide. Ce titre est peut-être le plus réussi de l’album, avec son entrée en matière agressive, son refrain mélodique aux petits oignons et son final épico-atmosphérique ponctué de narrations bien placées. L’automne ("The Unwavering") compte l’âge adulte de manière violente et versatile. Ce titre baigne dans un Djent groovy, dissonant et surprenant, mais en n’omettant jamais l’efficacité au niveau du refrain ou de certains riffs bien lourds. Vous l’aurez compris, on est ici dans la phase de l’album la plus complète stylistiquement, puisque toute la palette d’ambiances délivrée par le combo est exploitée. On remarque aussi une transition vers la fin du disque grâce à l’interlude instrumentale calme et reposante "On Collision Course", climat qui s’installe plus durablement sur les derniers titres, hormis "Unleashed The Hermod", retraçant l’adolescence estivale.

Tout aussi réussi, mais manquant peut-être un brin d’agressivité sur la dernière partie du disque, on est ici face à de l’excellent boulot en terme d’arrangements, de compositions mélodiques et de cohérence. On regrette simplement une certaine linéarité du propos qui risque de perdre l’attention de l’auditeur. La boucle est bouclée avec le dernier titre instrumental, une véritable invitation au voyage qui reprend l’esprit de l’introduction de l’album et voyant le retour de la narration avec quelques vers de T.S. Eliot.


HORD prouve encore une fois le talent d'une scène Metal française inspirée avec cet album magistralement composé et arrangé, qui comporte son lot de surprises et de découvertes au gré des écoutes (qualité rare chez un groupe). Le tout est porté par une production on ne peut plus organique (mixage et mastering signé Magnus Lindberg – Cult Of Luna). Que ça fait du bien d’entendre une batterie naturelle, non-bardée de triggers en tous genres ! Un son nature et authentique à tous les niveaux, qui reflète l’état d’esprit du groupe. Les guitares sont puissantes quand il faut, apaisantes où il faut, et le choix des effets est plus que pertinent. Le chant est produit et exécuté à la perfection, de même que les subtils effets de samples, relégués au rang de discrets agréments, mais ô combien indispensables. Un style, une patte, des ambiances, des émotions…

La classe. Point.







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