HEAVEN SHALL BURN Veto [ 2013 ] |
||||
CD Album - Digipack Durée : 49.27 Style : Deathcore |
||||
Infos : | ||||
Contact label : | ||||
Contact groupe : | ||||
ORIGINALITE |
TECHNIQUE |
PRODUCTION |
EMOTION |
|
Chronique : 28 mars 2013 , réalisée par g-rom | ||||
Dire que HEAVEN SHALL BURN m'avait laissé un goût amer avec "Invictus" en 2010, est un euphémisme, tellement cet opus était décevant. Une grosse prestation au Hellfest en 2012, l'annonce d'un nouvel album "Veto" pour le 22 avril et une pochette totalement différente de ce que le groupe avait l'habitude de proposer, me redonna espoir, et, la découverte de ce nouvel opus, toujours produit par Alexander Dietz, guitariste de groupe, et mixé par Tue Madsen, fit naître une certaine excitation chez votre serviteur. Avant d'entrer dans le vif du sujet, attardons-nous sur le contenant. La pochette de "Veto"est une œuvre de John Collier représentant Lady Godiva, nue sur un cheval, mais qui est Lady Godivan? Elle était l'épouse de Leofric, comte de Mercie et seigneur de Coventry, dont les habitants croulaient sous l'imposition accablante de ce dernier. Lady Godiva, obstinée, fit pression sur son comte de mari afin de faire baisser les impôts ; ce dernier accepta en échange que la belle se ballade nue sur un cheval dans toute la ville. Cette dernière s'exécuta et eut gain de cause. L'artwork colle donc parfaitement aux propos de HEAVEN SHALL BURN qui a toujours combattu l'injustice au travers des textes de ses différents albums, et nous montre, par la même occasion, que les temps fiscaux n'ont pas beaucoup évolué. C'est avec une certaine fébrilité non feinte que je lance la lecture de "Veto", et, dès les premières notes de "Godiva", l'inquiétude n'est plus de mise, le son est énorme, ce morceau est assurément un des plus mélodiques de tout le répertoire de HEAVEN SHALL BURN, mais d'une efficacité redoutable. Le deuxième titre, "Land of upright ones" colle littéralement au mur et les jets de parpaings commencent, tout comme les distributions d'uppercuts. Les compositions suivantes que sont "Die stürme rufen ditch", "Fallen" qui rappelle "Counterweight", "You will be godless" ou encore "Hunters will be hunted" ne font pas de quartier et font complètement oublier la déception de "Invictus". Mais heureusement, HEAVEN SHALL BURN sait ralentir le tempo en devenant plus lourd mais en restant bigrement redoutable sur "53 nations" ou "Like gods among mortals", l'opus se refermant sur "Beyond redemption" qui est une sorte de calme après la tempête ; ce morceau sera d'ailleurs certainement sujet à débat, certains le jugeront hors-sujet, mais ce titre revêt une noirceur et une vraie mélancolie d'une grande tristesse. Sans doute piqués au vif par l'accueil très mitigé de "Invictus", les musiciens semblent exécuter les morceaux comme si leurs vies en dépendaient : Marcus Bischoff éructe à tout va et sort tout ce qu'il a, la paire de guitariste, Mark Weichert et Alexander Dietz, distribuent les riffs telle une Kalachnikov en pleine action au milieu d'un champ de bataille, et la section rythmique, composée de Eric Bischoff à la basse et de Matthias Voigt à la batterie, fait office de centrale nucléaire. HEAVEN SHALL BURN ayant décidé de remettre les pendules à l'heure, a invité quelques "guests" comme les guitaristes de MACBETH, Ralf Zeider Klein et Alexander Kopp qui interprètent l'introduction de "Land of upright ones" et divers soli disséminés ici et là, la présence de Rob Franssen et Dominik Stommen de BORN FROM PAIN sur "Die stürme rufen dich", et, cerise sur le gâteau, déjà très bien garni, Hansi Kürsch qui vient prêter main forte à Marcus sur la reprise survitaminée du mythique "Vahalla" de BLIND GUARDIAN. Non contents de composer des morceaux musicalement très bons, ces derniers sont nourris de propos et de thèmes intéressants et intelligents, qui prouvent que HEAVEN SHALL BURN en ont dans le "carafon". Ainsi, les politiques sont-ils dans la ligne de mire sur "Like gods among mortals", mais aussi les religions ("You will be godless") et les dictatures ("Fallen"). Puis, après avoir dégommé à tout va, HEAVEN SHALL BURN décide de rendre hommage à des personnalités qui leur tiennent à cœur comme Thomas Sankara, un révolutionnaire du Burkina Faso dont la personnalité, honnête et droite, a marqué son pays et l'Afrique de l'Ouest de son empreinte, mais aussi Lady Godiva, et encore Walter Schilling sur "Antigonized", aux brigades internationales qui sont intervenues pendant la guerre civile en Espagne ("53 nations"). On se rend aussi compte que HEAVEN SHALL BURN possède une culture et un talent d'écriture bien au-dessus de la moyenne d'un très grand nombre de ses concurrents. Pour finir, n'étant pas un très grand amateur du son de Tue Madsen, force est de constater, que lui aussi s'est hissé au niveau du groupe et livre un opus en béton armé, avec un son tout simplement énorme, le meilleur que le groupe n'ait jamais eu. HEAVEN SHALL BURN jette avec "Veto", un gros pavé à la face du monde métallique qui risque bien de changer la donne pour le groupe. Du "metalcore" de leur début, il n'est plus question, la musique du combo lorgne beaucoup plus du côté du "death metal", à gros renfort de riffs et de rythmiques alambiquées, et, le tout, enrobé de mélodies aérant cette masse intense et compacte. "Veto" est d'une violence inédite et empreint d'une très grande rage, HEAVEN SHALL BURN écrase tout sur son passage et ne laisse aucun survivant. Cet opus est un sérieux postulant au titre très convoité d'album de l'année. UNE GROSSE BAFFE ! |
||||
AUTRES CHRONIQUES DU MEME GROUPE | ||||
|