GRAVEYARD Lights out [ 2012 ] |
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CD Album Durée : 36.00 Style : Hard'n'blues |
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Chronique : 21 octobre 2012 , réalisée par Nebelgesang | ||||
Alors qu’il fallut attendre quatre ans pour la transition entre l’album self-titled et « Hisingen Blues », GRAVEYARD nous fait la très agréable surprise de ne même pas laisser s’écouler une année pour nous délivrer « lights out », troisième album, toujours sous la bannière de Nuclear Blast. Prions d’ailleurs pour que les muses ne quittent jamais les Suédois car ce qui transparaît bien vite, via la composition et l’architecture, c’est que ce « Lights out » est un album absolument mature, abouti, sublimant le style (déjà remarquable) hard’n’blues rétro du quatuor de Gothenburg. Album de la maturité, « Lights out » démontre tout le chemin parcouru par Joakim Nilsson (guitariste, chanteur), Rikard Edlund (Bassiste), Axel Sjöberg (batteur) et Jonathan Ramm (guitariste), en tant que musiciens et surtout en tant que groupe. La mayonnaise prend immédiatement et persiste tout au long de ces (trop courtes) trente-six minutes. Neuf compositions, développées avec maestria et un sens de l’expressivité, des tensions dramatiques, des arrangements minutieux et un feeling difficilement comparables. Vous l’aurez donc compris, musicalement, GRAVEYARD a fait un bond en avant, tout en conservant cette signature musicale qui fit le succès des prédécesseurs, ainsi que celui des principales sources d'inspirations dans lesquelles viennent s’abreuver Joakim Nilsson et sa bande : son de pédale analogique de fuzz, lignes vocales jouant sur une grande amplitude de spectre (tessiture allant des notes basses à des voix de têtes beaucoup plus élevées et impressionnantes), une production authentique et dynamique, mettant en valeur chaque instrument, des guitares usant des amplis « Orange » avec ingéniosité, jusqu’à la basse au son bien chaud et rond, en passant par une batterie naturelle, et claquant relativement bien au niveau de la caisse claire et des cymbales. Et si l’évolution préalablement évoquée se fait sans doute au prix d’une plus grande hétérogénéité formelle, c’est pour que l’ensemble gagne en diversité, explore un plus large spectre émotionnel, de la ballade grandiose et nostalgique « Slow motion countdown » (probablement le climax de l’album pour votre cher chroniqueur, rappelant le déjà mirifique « Siren », sur « Hisingen Blues »), jusqu’aux dynamiques, entrainants, désespérés, « Goliath » et « Endless Night ». Tout y est globalement plus sombre, désabusé (« They are listening, they are watching/ They wanna know what we do/ they are faking our freedom/ Hoping we believe it’s true/ The world is full of snakes/ Whispering in your ear/ A stream of seducing words from a cloven tongue », constat tragique de « Goliath ») et d’autant plus attractif… Le travail d’écriture doit ainsi être souligné, tant les transitions huilées, intelligentes, brillent parmi les centaines de formations qui s’essayent au « revival » sans jamais parvenir à tutoyer l’excellence des géniteurs défunts. GRAVEYARD fait d’ailleurs bien plus que rendre un hommage vibrant aux temps passés, et dès « An industry of Murder », chaque instrument trouve sa place pour accroitre l’impression d’immersion, d’imprégnation constante, dans un univers à jamais actuel. « Catchy », groovy comme rarement (en particulier dans des titres aussi dynamiques que « Seven seven », ou encore « the Suits, the law & the uniforms »), les riffs s’enchaînent avec une cohérence admirable et, grâce aux multiples variations (qu’il s’agisse de variations de tempo, d’ambiances ou encore simplement dans la logique interne des compositions elles-mêmes, comme c’est le cas dans le très sensible « Hard Times Lovin’ », et sa montée progressive) et idées nouvelles apportées, l’ennui ne rôde jamais aux coins d’une porte. Le travail vocal de Joakim Nilsson contribue merveilleusement à l’expressivité générale des compositions, parvenant à instiller çà et là les modifications, les inflexions dramatiques (encore une fois, « slow motion countdown » est à ce propos exemplaire) et venant finalement se fondre dans cet ensemble musical, synergique et qui dompte ses influences heavy rock, blues et psychédéliques made-in-70’s, pour en faire une synthèse personnelle, et définitivement à part, dans la scène actuelle. Plus sombre que ses prédécesseurs, mais conservant tout de même cet incroyable feeling old school, « lights out » est un aboutissement, une véritable réussite qui convaincra tous les amateurs de musiques groovy, inspirées et capables de se sublimer, de se renouveler, et de mettre les choses au point : non, ce style de rock n’est pas vieilli, caduque ; au contraire, il suffit de le vivre, avec sérieux mais également détachement (cf. l’excellente vidéo réalisée pour le titre « Goliath ») et de le pratiquer avec la dévotion ad hoc. Gageons que l’avenir de ces Suédois sera riche de perspectives et qu’ils parviendront à nous nourrir régulièrement de cette agréable nostalgie, par le seul talent de leurs instruments. |
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