CHRONIQUES ALBUMS

Quoi de neuf au rayon boucherie, docteur gore ?
Et bien nous avons en promotion pour le début d'année prochaine le nouvel album des belges d'ABORTED. C'est du "death/grind" garanti pur jus, appellation d'origine contrôlée depuis 1995. Mais surtout depuis la première démo de 1998 "The Necrotorous Chronicles" qui nous avait fait découvrir sur l'étal ensanglanté du "grindcore" brut de décoffrage, une formation Européenne qui allait au fil des ans nous hacher la cervelle avec des envois métalliques bien tranchants.
Le nouvel opus de cette entité horrifique, "Global Flatline", sera dans les bacs de votre dealer préféré en janvier 2012. Alors, en attendant, j'ai écouté, disséqué cette nouvelle tranche de mort proposée par Sven de Caluwe (Svencho pour les intimes), et son équipe. Sven de Caluwe qui, depuis 16 ans maintenant, reste le pilier central du groupe qui a eu de nombreux changements de line-up depuis sa formation.

Tout d'abord, il faut vous préciser que d'autres garçons bouchers son venus prêter leurs "growls" et leurs "gruiks" pour l'enregistrement de ce nouvel et déjà septième album (comme le temps passe vite!). Ces guests ont pour nom, Trevor Syrnad de BLACK DAHLIA MURDER, Jason Netherton de MISERY INDEX, Julien Truchan de BENIGHTED et Keijo Niinima de ROTTEN SOUND, que du beau monde en somme pour cette tuerie de fin du monde.
D'ailleurs, l'artwork putride de couverture, oeuvre de Justin Osbourn, va dans ce sens là et nous montre le tableau à découvrir en 13 titres, 13 compositions variées dans la démarche voulue par cette nouvelle déflagration mortelle.
Une production aux petits oignons de Jacob Hansen au Danemark, va nous aider à ingérer ce monde en putréfaction décrit par ABORTED.
Depuis" The Archaïc Abattoir" paru en 2005, un vent de mélodies plus marquées soufflait au travers des compositions du groupe, avec même une déviance légèrement "deathcore", il faut le reconnaitre. Mais avec "global Flateline", on sent un certain retour aux débuts plus brutaux dans l'ensemble, ce qui va sûrement ravir les fans de la première heure qui avaient plus ou moins "décroché".
Bien sûr, on ne va pas retrouver ici le "death-gore" grésillant du départ, la technologie et la technique ayant évoluées, c'est ce qui m'est apparu à l'audition de ces 43 minutes d'enregistrement.
Tout est bon donc, mais j'ai retenu plus particulièrement "Coronary Reconstruction", avec ces soli vicieux qui vous transpercent l'échine, "Fecal Forgery" avec ces mélodies horrifiques et lugubres presque "dansantes" (danse macabre?), "Expurgation Euphoria" avec son petit piano insidieux et cette ambiance de cimetière, "From A Trepid Whiff" et "The Kallinger Theory", death- old-school écrasant rappelant KATAKLYSM, "Grime" thrash en diable, et puis le long "Endstille", florilège de guitares aux consonnances heavy et ces voix d'outre-tombe dans une ambiance glauque à souhait.
Il faut reconnaître qu'avec ce nouvel opus, ABORTED tient bon la distance dans un style qui pourrait assez vite tourner en rond, devenir linéaire et lassant à la longue, se "mordre la queue" en quelque sorte. Alors, de petits riens quelques fois, des idées à revendre et une technicité accrue, sans enlever le côté brutal de la démarche, font la différence et on adhère pleinement à cette nouvelle cuvée gouleyante. L'ABORTED nouveau va sortir et sa robe est rouge sang, sa tenue est longue en cervelle et son goût très épicé et charnu.

Métalleux dits "extrêmes", vous savez donc ce qui vous reste à faire car ce "Global Flatline" ne vous décevra sûrement pas et son écoute en boucle fissurera votre plafond et fera le bonheur de vos voisins, on s'en doute...