CHRONIQUES ALBUMS

Certains l’auront probablement remarqué, mais depuis quelques années, la scène grind/hard-core/sludge/math/machin-truc (hormis quelques groupes dont The Dillinger Escape Plan, Botch ou autre Converge) ne semble que tourner en rond et ne propose qu’une musique souvent chaotique et pas toujours inspirée. Bien sûr, les amateurs restent sensibles au style mais il devient de plus en plus difficile de trouver la perle rare dans ce fatras de combos.

Les Picards d’ANORAK tombent pile poil au bon moment pour soumettre nos conduits auditifs à un peu d’innovation et de fraicheur. La chose est suffisamment rare par ces temps d’indigestion musicale (la saturation est bien là et l’overdose acoustique nous guette) pour ne pas la mentionner.

En dépit d’un premier jet en demie teinte, les amiénois sont de retour avec un produit élaboré, très professionnel, indéniablement réussi et surtout très réfléchi.
Là où certains ne se cantonnent qu’a recopier sans vergogne sur son voisin, Anorak a su trouver l’ingrédient indispensable à toute bonne musique de rock’n’roll qui se respecte : LE GROOVE ! Preuve en est, les structures et le sens de la composition ne sont pas sans rappeler les No Means No et leur sens du groovy. Attention, Anorak est bien plus violent et déstructuré mais leur musique possède la touche si particulière des frères Wright (le jeu de basse y est pour beaucoup), à la fois mathématique mais foutrement « dansable ». Celui qui ne ressent pas l’envie de bouger un minimum son corps sur des titres tels « Wood Philosophy » ou « Crowded Sunny Street » n’a pas lieu d’être cité ici.
Ajoutez à toute cette jolie musique, quelques empreintes Mastodon (pour certaines parties de guitares aériennes), Tool (pour quelques atmosphères) et Neurosis (pour la dissonance et l’oppression) et vous obtenez un bien bel album.

Et si on vous dit que le tout est disponible dans un format digipack somptueux, vous savez ce qu’il vous reste à faire!