CHRONIQUES ALBUMS

Cela devient une mauvaise habitude chez presque tous les groupes qui ont eu plus ou moins un grand succès: au bout de six ou sept albums on commence à chercher le changement. Peut-être que ce n’est pas encore une règle, mais le huitième album de HAMMERFALL vient confirmer cette constatation. C’est peut-être une recherche d’originalité, ou alors un nouveau départ histoire de ne pas perdre le souffle mais cela ne marche pas toujours, voire dans la plupart des cas, ça vire à la catastrophe. Bon heureusement que l’on n’en est pas encore arrivé là avec HAMMERFALL mais un petit vent de changement commence à souffler sur le groupe.

Le changement, les fanatiques du groupe le remarqueront certainement dès qu’ils auront vu la pochette de cet opus, la mascotte du groupe présente sur tous les précédents albums a disparu. Peut-être que c’est sa main qui figure sur la pochette de ‘Infected’, on en laissera l’explication au groupe et passons à la musique.
Bien sûr la qualité de l’enregistrement n’est pas à discuter, Nuclear Blast ne rigole pas dans ce domaine et nous épargne quelques lignes de plus.
Le compte à rebours de « Patient Zero » fera une bonne intro à ‘Infected’, une intro digne d’un jeu vidéo, pas mal comme idée mais il faudrait assurer derrière sinon la déception sera d’autant plus grande. Et justement c’est là que ça coince. Pour une première écoute ceci sonne très bien. Des riffs lourds à la sauce Heavy bien présents aussi bien dans « Bang Your Head » ou encore « TheOutlaw » que dans « 666-The Enemy Whithin », une double pédale omni présente, une toute petite pseudo ‘ballade’ avec « Send Me A Sign ». Des soli rapides et parfois très techniques sont aussi de la partie comme dans « Dia De Los Muertos », d’autres moins rapides mais toujours aussi efficaces « I Refuse » et « Redemption », et puis c’est tout.
Oui c’est tout. Je pensais qu’une deuxième écoute allait me faire découvrir davantage de choses dans cet album. Finalement c’est tout à fait le contraire, on s’en lasse rapidement. Beaucoup trop répétitif et avec quelques dérapages au clavier qui gâchent le paysage. Pour une deuxième écoute « Patient Zero » n’est plus aussi attirant puisqu’on sait ce qui vient après. Et puis répéter le titre de la chanson une dizaine de fois, ça n’a pas toujours marché pour avoir de bonnes paroles, vous serez peut être du même avis que moi une fois que vous allez réécouter « I Refuse » ou « Let’s Get It On ». Le jeu quant à lui devient rapidement prévisible, surtout côté batterie. Seules les quelques soli de guitares arrivent encore à relever un peu le niveau, sinon on tombe dans le déjà vu et revu. Le titre final n’arrange pas la mise, « Redemption » et ses touches électro ne pourront rien pour ‘Infected’ qui reste sans saveur.
Bien sûr on ne conteste pas la capacité musicale des membres et ils l’on bien prouvé en réussissant quand même un mélange très intéressant entre un power qui donne le punch et un Heavy bien agressif, lourd. Mais le problème des compos reste posé, un sérieux manque d’originalité dont souffre ‘Infected’. Certes le groupe n’a pas toujours fait preuve d’originalité mais il avait sa touche bien à lui qu’il vient de perdre. Espérons que ce n’est qu’un petit manque d’inspiration.