CHRONIQUES ALBUMS

Tu veux une grosse massue intersidérale dans ta gueule ? GWAR est de retour avec une quatorzième sortie et un nouvel album : « Lust in space ». Car si la Finlande a son lot de gros mechant rock/metalleux avec LORDI, les états unis ont GWAR. Crée en 1985 déjà, ce groupe d’anticonformistes n’ont pas dit leur dernier mot en matière de metal lourdingue et cradingue…

Si vous aimez la pochette assez futuriste et rose fluo bordée de nymphes blondes en chaleur, vous allez adorer le contenu qui se rapproche donc de ce visuel étrange. Tout d’abord, coté prod c’est bon mais cela aurait pu être encore meilleur. Peut-être que le groupe a voulu ce coté rock/punk dans un mixage bon mais brut et sec. Alors coté musique, c’est du thrash US assez canalisé malgré les apparences, et qui percute bien plus que leurs confrères monstrueux de Finlande. C’est plutôt rapide, gros travail sur la rythmique percutante, avec un sens de la mélodie jamais exagéré dans les refrains, et c’est tant mieux. La batterie sera surement l’instrument le plus varié et inspiré, offrant de très nombreuses variations.
Osons le dire, c’est un bon, voire très bon album. Accessible, dynamique, plaisant, bref les fans vont se rassurer de suite. Mais il faut tout de même relativiser en notant que l’album sur toute la longueur est assez linéaire et n’offre pas énormément de changements, c’est très homogène. Certains passages chantés me font penser aux débuts d’Anthrax (« The UberKlaw »), il y a des accents « core » et moderne ici ou là, mais en général le coté thrash « basique » reste la règle. Le titre thrash / punk « Lords And Masters » me fera légèrement penser à du Motorhead dans la rythmique « rouleau compresseur » redondante.

Alors si on fait abstraction de ce coté un peu lourd sur la longueur, GWAR offre des titres aboutis (trop pour certains?) et qui montrent à eux seuls combien le groupe est une valeur sure, et qu’au fil du temps, rien ne l’atteint, bien au contraire. Non jeune scarabée, ces monstres ne font pas vraiment peur, mais leur musique pourrait bien faire des ravages dans différentes constellations, là où les nymphes guettent leur retour…