CHRONIQUES ALBUMS

De plus en plus sombre, c’est le chemin qu’a décidé d’emprunter le groupe francilien.
HANGMAN’S CHAIR est de retour avec une cinquième sortie qui, dès son nom, pose les bases. « Banlieue Triste » est inspiré par le Paris désespéré ainsi que par les nuits froides des banlieues périphériques. Le Stoner n’a jamais été autant malmené, Paris n’a jamais été aussi bien décrite.

Car oui, nous sommes bien loin du Stoner traditionnel, plutôt porté sur le sable chaud des déserts Américains. Nous sommes bien ici dans un désert, oui, mais un désert urbain qui semble presque miséreux et hostile. L’atmosphère est parfaite : travaillée sur chaque titre, elle correspond parfaitement à ce que le groupe décrit dans son press-kit. Cette atmosphère, pesante, rend l’écoute difficile, chaque seconde nous plonge un petit peu plus dans une routine asphyxiante qui n’en finit plus de nous assaillir de dissonances malveillantes. Malgré tout ceci, quelques éclaircies apparaissent çà et là, notamment dans « Tired Eyes » et ses powerchords tendant plus vers quelque chose de rédempteur. Ce n’est donc pas une damnation totale. Et tant mieux !
Musicalement parlant, il y a énormément de matière à analyser. Tout est construit comme on construirait un HLM : droit, fonctionnel, mais ô combien froid et impersonnel. En résulte une musique prenant aux tripes, quelque chose de profond qui dépeint un Paris à l’agonie…

Ce cinquième album de HANGMAN’S CHAIR montre le groupe continuant sa chute vers les abysses musicaux. De plus en plus sombre, encore une fois, de plus en plus réaliste peut-être. Toujours est-il que la recette marche de plus en plus, à mesure que la formation s’enfonce un peu plus.