GRAVITY Noir [ 2017 ] |
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CD Album Durée : 59.29 Style : Metalcore aux multiples influences |
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Chronique : 08 janvier 2018 , réalisée par Eniok | ||||
On part pour le sud de la France ('fin moi j'y reste) et plus précisément à Montpellier pour parler du troisième album de Gravity. Bon alors la scène Montpelliéraine, j'avoue, je la connais pas trop, à part Gravity, il y a Antropofago, Adagio, Hegemon et Verdun par exemple (d'ailleurs je savais même pas que les deux derniers venaient de là bas). Donc Gravity on disait, c'est un groupe de... alors je le définirai comme du Metalcore, mais qui a pas mal d'influences différentes notamment le djent, le melodeath (bon ça encore ça se marie bien avec le metalcore). Tiens, pour vous donner une idée, voici les influences que le groupe donne sur leur facebook : Gojira, Born Of Osiris, Dream Theater, In Flames,... MONO (le... groupe japonais de post-rock, je crois qu'il n'y en a pas d'autre) non parce que Born Of Osiris et All Shall Perish en fait c'est PAS DU TOUT Mono. Le groupe qui leur ressemble le plus je dirais que c'est Deus Ex Machina, le groupe Suisse qui a sorti son premier album cette année et que j'ai adoré. Les deux groupes ont pas mal de points communs déjà ils ont une chanteuse qui fait du guttural, je le signale car c'est quand même pas ultra courant. Même si chez moi on a aussi Pray Manticore qui gère pas mal... D'ailleurs quand j'y pense les deux groupes sont assez similaires aussi. Mais par contre Gravity est bien plus « mature » et « poussé » au niveau du concept. A chaque fois, Gravity nous pond un album d'une heure et parfois très complexe. Mais on va commencer par le commencement : c'est chanté en français. Voilà rien que ça c'est cool, faut pas avoir honte de notre langue, quand on gueule, t'as des mots qui font très énervés et qui sont pleins d'émotions comme « Déééchirééés », tu vois, on ressent toute la douleur que la chanteuse transcrit parfaitement en... Oui bon, je te fais pas un dessin, il y a cette volonté à ne pas faire des lignes de chant ultra plates. Et non, les refrains ne partent pas en aigu chouineuse comme j'aime pas dans le core, là où souvent retombe toute l'intensité du morceau. Non là c'est chaud de donner tous les passages qui sont trop poignants ça serait chiant à lire et finalement ça gâcherai le plaisir d'écouter l'album. 'Fin écoute au moins les pistes « Noctifer »... Bon tout mais j'ai été particulièrement touché par « De L'Homme Au Loup » et « Le Porteur De Nuit ». En fait, sur cet album « Noir », Gravity joue avec une espèce d'oxymore, tout ce construit en opposition. Le chant est à la fois violent mais peut être aussi très léger, sensible, presque pur. Les riffs par exemple ne sont pas qu'une bête succession de mosh part, ils traduisent une atmosphère vraiment très grisâtre. C'est assez dur à définir, la musique en soi est noire mais clairsemée de lumières. Alors, dans la petite bio, il y a le terme : c'est une espèce de clair-obscur (d'ailleurs, le mot « clarté » revient souvent dans les textes). Et ces riffs qui créent ces ambiances à la fois progressives et torturées finissent par exploser sur des breakdowns inattendus agrémentés de GROS BASSDROP descente d'organes mode *activé*. Pour finir sur les oxymores, j'adore le livret, le devant et le derrière sont tout blanc et t'as juste marqué « Gravity Noir » dessus BADASS/20 Si t'as pas compris, en fait c'est marqué « Noir » sur fond blanc. Sinon le livret à l'intérieur est un peu moche à première vue mais si on s'attarde sur l'arrière plan, sous les lyrics, on a des illustrations des morceaux, en noir. C'est très discret mais c'est cette subtilité qui fait la différence entre un livret moche d'un groupe un peu lambda, et un livret moche d'un groupe talentueux. Rien n'est laissé au hasard. La dernière page par contre est toute blanche avec le remerciement des donateurs (qui n'ont pas dû regretter d'avoir donné) apparemment l'album était financé par du crowdfounding, je ne le savais pas, j'ai pas trop suivi les news du groupe mais quand vous voulez je vais les voir en live ! La beauté dans la violence, on en revient un peu, à Deus Ex Machina, franchement les deux groupes se ressemblent pas mal je trouve, et j'adore cet espèce de metal moderne « intelligent » on va dire, celui qui casse les codes d'un genre surexploité, où les albums sont produits de façon industriels et se ressemblent. Là ok, j'ai dit qu'il y avait des similarités entre les deux groupes, mais si c'est pour atteindre ce niveau en terme de composition bah... allez-y, je vais pas m'en priver. Manque encore à parler de l'artwork, représentant la Terre, submergée de satellites (ou de déchets) avec écrit « Gravity » en tout petit, en blanc dans l'immensité de l'espace, sur un « Noir » plus noir que tout. Le dos du digipack sépare bien les différentes pistes par exemple les Noctifer ensemble, bien que je pense que l'album s'apprécie d'une traite. Donc, pour conclure c'est encore un album très mature, très beau dans sa composition, dans tout en fait mais qui, et on va pas se mentir, manque d'efficacité, de violence « core », on a les bassdrop c'est cool mais j'aurais bien aimé des p'tits breakdowns qui cassent des bouches gratuitement... bon, perso, je me fais démolir par « La Dernière Empreinte », ça parle du temps qui passe et ça me touche. On a en prime une citation de Baudelaire en plein milieu et surtout un final plus que grandiose qui fait un peu inspiré de « The Art Of Dying » de Gojira qui est quand même leur plus beau morceau haha, je suis totalement objectif t'as vu. Voilà, c'était un album vraiment magnifique, rien à dire sur la prod qui est excellente, encore une tuerie de chez Apathia Records. |
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